Implantation d’EPR à Gravelines : mobilisation générale pour la réussite du projet
Le chantier d’implantation de deux réacteurs EPR2 à Gravelines sera exceptionnel par sa dimension et sa durée. Le territoire s’y prépare déjà tant les enjeux en matière de logements, de formation, de montée en compétences des entreprises, de mobilité et de cadre de vie sont importants. Avec la signature d’une charte territoriale «Grand Chantier EPR2 Gravelines», une étape de plus vient d’être franchie.

État, Région, Pôle Métropolitain de la Côte d’Opale, Communauté urbaine et EDF ont signé une charte territoriale, manière d’officialiser une démarche d’anticipation du futur chantier de construction de deux EPR2 à Gravelines, débutée en 2023. L’enjeu est énorme pour un chantier exceptionnel en tous points, qui fera travailler jusqu’à plus de 8 000 personnes dans les années 2030-2035.
Si le territoire est si enclin à anticiper, c’est qu’il ne veut pas refaire les erreurs commises lors d’un autre énorme chantier, à la fin des années 2000 : celui de la construction du terminal méthanier au port de Dunkerque qui avait déçu tout un territoire, à tel point que la blessure est toujours vive aujourd’hui. À l’époque, l’emploi et les contrats de sous-traitance n’avaient pas bénéficié aux habitants et aux entreprises à la hauteur des espérances. Et les besoins en logements temporaires pour l’accueil des personnes en déplacement sur le chantier n’avaient pas été anticipés non plus. «Il faut apprendre de nos erreurs. C’est pour cette raison que nous faisons autrement aujourd’hui pour que ce beau projet d’implantation de deux réacteurs EPR2 à Gravelines, indispensable pour garantir notre production d’électricité bas carbone et notre indépendance énergétique, profite d’abord à l’économie du Dunkerquois, et bien au-delà, de la Côte d’Opale», a indiqué Patrice Vergriete, président de la Communauté urbaine de Dunkerque.
Logement, formation, mobilité
La charte territoriale «Grand chantier EPR» s’inspire des grands projets nationaux d’aménagement comme le canal Seine-Nord-Europe. Elle vise d’abord à assurer des conditions d’accueil optimales pour les milliers de travailleurs attendus, par l’anticipation de construction de logements (c’est amorcé depuis plus de deux ans maintenant, notamment avec les bailleurs sociaux) mais aussi de résidences mobilités avec service spécialement dédiées aux personnes en déplacement. Plusieurs projets, publics et privés, sont en cours. Par ailleurs, le territoire veut mobiliser et renforcer l’offre de formation pour répondre aux besoins en compétences. Éducation nationale et organismes privés de formation s’y emploient. Mais aussi, et c’est le travail de la CCI Littoral-Hauts-de-France, accompagner les entreprises locales, tant en matière de recrutement et de formation des salariés qu’en certifications et agréments afin qu’elles soient en capacité de répondre aux appels d’offres dédiés au chantier. Au-delà, il y a aussi un énorme enjeu de mobilité, d’infrastructures et de service public pour que les habitants du territoire, et ceux qui vont s’y installer, continuent de bénéficier d’un cadre de vie agréable. «Comme le débat public l’a montré, il y a une forte acceptabilité du projet sur le territoire. Il serait dommage que cet état d’esprit change parce que nous n’aurions pas anticipé et que les difficultés s’accumuleraient pour la population locale», a conclu Bertrand Ringot, maire de Gravelines et vice-président du Pôle métropolitain Côte d’Opale.