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Conjoncture

Industrie, services : le climat des affaires s’assombrit en mai

La période d’incertitude actuelle et la morosité de l’économie française affectent les dirigeants d’entreprise, en particulier dans l’industrie et les services, malgré la résilience de certains secteurs.


Dans l’industrie, les dirigeants restent inquiets. L’indicateur recule de trois points : à 97, il retrouve son niveau de février tout en restant inférieur à la moyenne de longue période. © Shinonome Studio
Dans l’industrie, les dirigeants restent inquiets. L’indicateur recule de trois points : à 97, il retrouve son niveau de février tout en restant inférieur à la moyenne de longue période. © Shinonome Studio

Faible progression de la croissance française ce premier trimestre (+0,1%), ajustement budgétaire annoncé pour 2026 (40 milliards d’euros d’économies), qui s’ajoutent aux tensions internationales... De quoi alimenter les préoccupations des patrons. Le climat des affaires en France s’est légèrement détérioré en mai, selon les dernières données de conjoncture de l’Insee. L’indicateur synthétique qui le mesure perd un point pour s’établir à 96, se maintenant ainsi en deçà de sa moyenne de longue période (100). Cette tendance masque toutefois des ressentis variés selon les secteurs, avec des replis notables dans l’industrie et les services contrastant avec des améliorations dans le bâtiment et le commerce.

En parallèle, l’indicateur du climat de l’emploi suit cette tendance négative, perdant deux points pour se situer à 95, en deçà de sa moyenne historique depuis un an. Cette détérioration résulte principalement d’anticipations négatives sur les effectifs prévus dans les services, hors intérim, précise l’Institut de statistique.

Production et commandes en berne dans l’industrie

Dans l’industrie, les dirigeants restent inquiets. L’indicateur recule de trois points : à 97, il retrouve son niveau de février tout en restant inférieur à la moyenne de longue période. Ce repli s’explique par une nette dégradation des perspectives personnelles de production et des carnets de commandes globaux, bien que les commandes étrangères soient légèrement mieux orientées. L’incertitude économique ressentie par les dirigeants progresse aussi.

Parmi les sous-secteurs industriels, l’agroalimentaire est particulièrement touché en raison de la baisse anticipée des carnets de commandes. La fabrication de matériels de transport voit également son climat des affaires fléchir tant dans l’automobile (production et commandes) que dans les autres matériels de transport (perspectives personnelles et commandes).

Pessimisme accru dans les services

De même, dans les services, les chefs d’entreprises se montrent moins confiants que le mois précédent concernant l’activité et la demande prévues ainsi que l’activité passée. A95, l’indice perd lui aussi trois points restant en deçà de la moyenne depuis novembre 2024. Les effectifs prévus, en baisse, atteignent leur plus bas niveau depuis avril 2013, hors crise sanitaire, malgré un rebond de l’évolution passée. L’incertitude économique est davantage ressentie.

Cette dégradation de la confiance est particulièrement prononcée dans l’information-communication où l’activité passée, la demande et l’activité prévues repartent à la baisse. L’hébergement-restauration enregistre une nette détérioration avec une forte chute d’opinion sur les effectifs prévus, la demande et l’activité passée. En revanche, le transport routier de marchandises s’éclaircit, repassant au-dessus de son niveau moyen pour la première fois depuis mai 2024 en raison d’avis plus favorables concernant la demande et l’activité. Les activités spécialisées, scientifiques et techniques s’assombrissent légèrement tandis que les services administratifs et de soutien ainsi que les activités immobilières restent stables.

Secteurs en amélioration

Contrairement aux tendances baissières, le commerce de détail rebondit partiellement (+3 points à 98), soutenu par l’amélioration des perspectives d’activité et des effectifs. Le commerce de gros affiche une amélioration sensible (+1 point à 95) due aux ventes passées malgré une détérioration des livraisons reçues. Enfin, la situation de l’industrie du bâtiment s’éclaircit nettement avec un indicateur en hausse de quatre points à 101, en raison d’un rebond de l’activité prévue.

De son côté, le baromètre Bpifrance Le lab-Rexecode du second trimestre 2025, pointe « Les perspectives de demande dégradées qui restent ce trimestre, de loin, le principal frein à la croissance » . Ce motif d’inquiétude est avancé par une proportion croissante de dirigeants de PME/TPE, soit 58 % d’entre eux interrogés en avril dernier (+4 points sur le trimestre et +15 points sur un an).