Interdiction de vente de couteaux aux mineurs, portiques: l'exécutif accélère ses réponses après la mort d'une surveill…
Interdiction "tout de suite" de la vente des couteaux aux mineurs et expérimentation des portiques de détection d'armes à l'entrée des établissements: François Bayrou a annoncé mardi plusieurs mesures après l'agression mortelle d'une surveillante par un collégien, certaines étant...

Interdiction "tout de suite" de la vente des couteaux aux mineurs et expérimentation des portiques de détection d'armes à l'entrée des établissements: François Bayrou a annoncé mardi plusieurs mesures après l'agression mortelle d'une surveillante par un collégien, certaines étant accueillies avec scepticisme jusque dans son propre camp.
Lors d'un entretien au JT de 20H sur TF1, le chef du gouvernement a expliqué vouloir "élargir la liste des armes" blanches interdites à la vente, alors que "pour l'instant, il n'y a que les poignards qui sont interdits".
A peine quelques minutes plus tard, cette fois sur France 2, Emmanuel Macron a lui-même annoncé qu'"un jeune de quinze ans ne pourra plus acheter un couteau sur internet".
"On va durcir les règles. Ça veut dire qu'on va mettre des sanctions massives, financières, des interdictions. On ne pourra plus vendre ces armes blanches", a ajouté le chef de l'Etat, en pointant à nouveau la responsabilité des réseaux sociaux, dont il ambitionne de les interdire au moins de 15 ans, en prévenant: "Je nous donne quelques mois pour arriver à faire la mobilisation européenne. Sinon (...) on commence à le faire en France. On ne peut pas attendre".
Mis en cause, notamment par Marine Le Pen, pour avoir évoqué il y a quelques jours ceux qui "opèrent un +lavage de cerveau+ sur les dernier faits divers", Emmanuel Macron s'est défendu, se plaçant aux côtés des victimes, mais appelant à "une forme de discipline collective" en s'attaquant "aux causes profondes".
Pas le "bon message
L'exécutif a entendu répondre dès les premières heures qui ont suivi le drame, à la hauteur de l'émotion qu'il a provoqué dans le pays.
Lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, en début d'après-midi, François Bayrou a ainsi prôné "l'expérimentation" de portiques de détection d'armes à l'entrée des établissements scolaires.
Mais le patron du parti macroniste Renaissance, Gabriel Attal, a dans la foulée, sur BFMTV, exprimé son scepticisme, en notant que ces portiques ne permettraient "absolument pas d'empêcher" l'introduction d'une arme blanche dans un établissement.
Quant aux détecteurs de métaux, "j'ai un peu peur de la fausse bonne idée". "Un collège, vous avez en moyenne 500 ou 600 élèves. Vous imaginez, ils arrivent tous à la même heure, ça fait des attroupements (...) à un moment où, avec le risque terroriste, on veut au contraire les limiter devant les établissements", a poursuivi l'ancien Premier ministre.
Edouard Philippe s'est également montré dubitatif à propos des portiques: "Je ne suis pas sûr que ça soit le bon message", a-t-il lancé sur TMC.
Santé mentale
D'après une circulaire publiée le 27 mars, sur 6.200 contrôles à l'entrée des établissements scolaires, policiers et gendarmes ont saisi "près de 200 couteaux" et "567 conseils de discipline ont été réunis".
François Bayrou a dit souhaiter une "réponse sans faiblesse" du gouvernement face à cette "vague irrésistible" de port d'armes blanches parmi les mineurs, "en exigeant que lorsque ce port est constaté, il soit puni", sans plus de détails.
Il a également suggéré de "travailler à la question de la santé mentale des plus jeunes" pour que, "à la première alerte (...), il puisse y avoir examen, diagnostic et proposition de traitement ou en tout cas de prise de contrôle".
Le chef du gouvernement va confier une mission à la vice-présidente Horizons de l'Assemblée nationale, Naïma Moutchou, auteure d'un rapport à ce sujet, pour que ses propositions "soient matériellement et directement réalisées".
Missionnée par le chef du gouvernement après la mort fin avril d'une lycéenne de 15 ans dans une attaque au couteau dans un lycée de Nantes, Mme Moutchou recommande notamment le déploiement obligatoire de la vidéosurveillance à l'entrée et dans l'enceinte des établissements scolaires, et préconise d'interdire la vente de certains couteaux "extrêmement dangereux".
En début de soirée, Marine Le Pen a estimé devant plusieurs journalistes que "la vraie question que devrait se poser le Premier ministre, c'est combien de procédures pour port d'arme illégal ont été enclenchées dans les dernières années", réclamant que les élèves surpris avec un couteau ne soient pas uniquement convoqués devant un conseil de discipline, mais "tout de suite (devant) le tribunal".
bur-pab/sde/dch
49UT6ZP