Intoxication au plomb au château de Versailles: jusqu'à deux ans de prison avec sursis pour cinq hommes
De l'employeur aux responsables sur le chantier, cinq hommes ont été condamnés mardi au tribunal correctionnel de Versailles à des peines allant de six mois à deux ans de prison avec sursis pour ne pas avoir protégé des ouvriers contre une contamination au plomb sur le...

De l'employeur aux responsables sur le chantier, cinq hommes ont été condamnés mardi au tribunal correctionnel de Versailles à des peines allant de six mois à deux ans de prison avec sursis pour ne pas avoir protégé des ouvriers contre une contamination au plomb sur le chantier de l'opéra royal du château de Versailles en 2009.
Le patron, François Asselin, ancien président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), a écopé de la peine la plus lourde, 24 mois de prison avec sursis et 25.000 euros d'amende, auxquels s'ajoutent 150.000 euros d'amende contre sa société.
M. Asselin était poursuivi aux côtés d'un de ses employés pour blessures involontaires et subornation de témoins.
Tous deux ont été condamnés "pour avoir, alors qu'ils avaient connaissance de la présence de plomb sur le chantier, commis de nombreux manquements (...) ayant contribué à l'intoxication des ouvriers", explique le tribunal judiciaire de Versailles dans un communiqué.
"Ce sont pour moi les acteurs principaux de ce drame", avait estimé la procureure Nathalie Frydman dans son réquisitoire lors de l'audience, qui a débuté par des excuses pour la durée de cette procédure.
Cinq juges d'instruction se sont succédé dans ce dossier depuis plus de 15 ans.
L'employeur n'a pas été tenu pour seul responsable: sur le banc des prévenus, "tout le monde sait qu'il y a du plomb au château de Versailles, ça a été dit et redit, personne ne pouvait l'ignorer parmi les responsables", avait poursuivi la procureure.
Le maître d'ouvrage, l'opérateur du patrimoine et projets immobiliers de la culture (OPPIC), jugé "défaillant dans la mise en oeuvre des principes généraux de prévention", a été condamné à une amende de 50.000 euros.
Pour les mêmes raisons, le maître d'oeuvre Frédéric Didier, architecte en chef des monuments historiques en charge du château, a été condamné à six mois de prison avec sursis et à 12.000 euros d'amende.
Me Mélinda Voltz, qui défend l'un des ouvriers, avait décrit "de la chair à canon qu'on a envoyée au charbon" sans équipement adapté.
Pour son client, cette intoxication a eu des conséquences dramatiques: il a perdu une grande partie de ses dents et a été un temps sans domicile fixe, dormant dans sa voiture, faute d'emploi et de revenus.
Sollicité par l'AFP, l'avocat de M. Asselin n'a pas souhaité commenter la condamnation de son client.
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