Loos : Kuhlmann Europe célèbre 200 ans d’histoire et mise sur l'écologie
L'acteur historique de la chimie française, implanté notamment à Loos, fête son bicentenaire avec un ambitieux programme d’investissements industriels. Objectif : moderniser ses infrastructures, réduire son empreinte carbone et poursuivre sa transformation vers une chimie plus circulaire. Le point.

Fondée en 1825, Kuhlmann Europe, filiale du groupe belge Tessenderlo, et qui possède un site à Loos, aborde son 200e anniversaire avec confiance et détermination. Le 1er juillet dernier, la direction a présenté sa stratégie de développement, portée par une série d’investissements à hauteur de 55 millions d’euros dès 2025. «Nous traversons depuis trois ans une période compliquée, marquée par les crises énergétiques et géopolitiques, mais nous restons résolument tournés vers l’avenir. Nous voulons encore être là dans 200 ans», a affirmé Éric Delhuielle, directeur général.
Un site modernisé pour répondre aux enjeux industriels et environnementaux
Premier chantier d’envergure : le remplacement des colonnes de chloration du site de Loos, un équipement vieux de 60 ans, pour un investissement de 35 millions d’euros. Cette opération stratégique permettra d’augmenter de 60 000 tonnes la capacité de production annuelle de chlorure ferrique, utilisé dans le traitement des eaux usées. «Il faut être prêts pour accompagner les évolutions réglementaires, notamment européennes, en matière de réduction des phosphates dans les eaux», a précisé le directeur général.
Deuxième projet : un raccordement au réseau RTE très haute tension, toujours sur le site de Loos, prévu pour janvier 2027, à hauteur de 15,5 millions d’euros. L’objectif est clair : sécuriser l’alimentation électrique du site, amorcer une électrification progressive des procédés et réduire la dépendance aux énergies fossiles.
À cela s’ajoute la construction d’une nouvelle voie de circulation interne, pensée pour fluidifier les flux logistiques sur un site où la production va croissant. Cette voie à sens unique vise également à améliorer la sécurité des personnels.
Une stratégie verte et des ambitions à long terme
Au-delà de ces trois projets initiaux, Kuhlmann Europe prévoit un budget de 20 millions d’euros d’investissements supplémentaires par an pendant les cinq prochaines années. L’entreprise entend ainsi poursuivre ses efforts de décarbonation, tout en soutenant la recherche de nouvelles molécules pour le traitement de l’eau. Parmi les axes de travail : la mise au point de solutions capables de capter les micropolluants, enjeu croissant pour la qualité de l’eau potable. «Nous travaillons sur des innovations qui répondent aux attentes de nos clients et aux exigences de demain», souligne Éric Delhuielle.
Le groupe s’appuie également sur ses 15 hectares de foncier industriel disponibles pour accompagner sa croissance. Il continue, en parallèle, d’ancrer son modèle dans une logique d’économie circulaire, notamment en développant des boucles de valorisation permettant de produire des coagulants inorganiques à partir de matières secondaires.
Un acteur clé du traitement de l’eau
Leader européen dans la production de coagulants, Kuhlmann Europe joue un rôle central dans le traitement des eaux usées et la purification de l’eau potable. Son catalogue comprend aussi des produits chimiques industriels essentiels, comme l’eau de Javel, la soude caustique, l’acide chlorhydrique ou le chlorure de calcium. Avec ce plan d’investissement ambitieux et une feuille de route résolument tournée vers la durabilité, l’entreprise entend affirmer sa position dans un secteur en pleine mutation. Une manière, pour cette entreprise bicentenaire, de conjuguer tradition industrielle et innovation responsable.