L'arsenal nucléaire américain touché à son tour par la paralysie budgétaire
Vingt jours après le début de la paralysie budgétaire aux Etats-Unis, ses effets s'étendent à toujours davantage de secteurs de l'Etat fédéral et touchent même...

Vingt jours après le début de la paralysie budgétaire aux Etats-Unis, ses effets s'étendent à toujours davantage de secteurs de l'Etat fédéral et touchent même lundi la dissuasion nucléaire du pays.
L'agence de sécurité nucléaire nationale, la NNSA, doit mettre quelque 1.400 fonctionnaires fédéraux au chômage technique, tandis que moins de 400 resteront en poste pour assurer la maintenance des ogives nucléaires américaines durant ce "shutdown", a affirmé un porte-parole du ministère de l'Energie.
L'élu républicain Mike Rogers, qui préside la commission des forces armées à la Chambre des représentants, avait auparavant déclaré avoir été informé que la NNSA était "sur le point d'épuiser les fonds de secours qu'elle utilisait" et de mettre au chômage technique 80% de son personnel.
"Ce ne sont pas des employés que vous voulez voir rentrer chez eux", avait-il ajouté.
Selon deux sources au sein de la NNSA citées par CNN, aucune menace immédiate pour la sécurité nationale n'est cependant à craindre pour le moment.
Depuis le 1er octobre et l'expiration du budget des Etats-Unis, les républicains de Donald Trump et l'opposition démocrate ne parviennent pas à s'entendre pour sortir du "shutdown".
Interrogé lors d'une conférence de presse sur la question nucléaire, le chef républicain de la Chambre, Mike Johnson, a affirmé lundi que "chaque jour que l'Etat est paralysé est un danger pour le peuple Américain".
1er novembre
Selon les estimations du cercle de réflexion Bipartisan Policy Center, plus de 700.000 fonctionnaires fédéraux sont déjà au chômage technique sans rémunération. Près de 700.000 autres continuent eux de travailler sans être payés non plus jusqu'à la fin du blocage.
En revanche, Donald Trump s'était engagé à ce que les plus de 1,3 million de militaires américains reçoivent leur solde du 15 octobre normalement.
Sans issue en vue, le blocage actuel est déjà le troisième plus long de l'histoire du pays et se rapproche lentement mais sûrement du record de 35 jours, établi en 2019, déjà sous Donald Trump.
Les républicains proposent de prolonger le budget actuel, avec les mêmes niveaux de dépenses, tandis que les démocrates réclament une prolongation de subventions pour des programmes d'assurance santé à destination de ménages à bas revenus.
Le chef de la minorité démocrate à la Chambre, Hakeem Jeffries, a souligné lundi l'importance de l'échéance du 1er novembre, date à laquelle d'importants changements dans les polices d'assurance santé des Américains prendront effet.
Pour l'élu new-yorkais, si le problème des subventions n'est pas résolu avant cette date, "des dizaines de millions de gens à travers le pays se rendront compte que leurs primes, coûts, et franchises d'assurance santé auront explosé", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse.
Cinglés
En raison des règles en vigueur au Sénat, même si les républicains y sont majoritaires, plusieurs voix démocrates sont nécessaires pour adopter un budget.
Mais Donald Trump rejette toute négociation sur les questions de santé sans "réouverture" préalable de l'Etat fédéral.
Pour tenter de faire céder des sénateurs de l'opposition, le président a multiplié les menaces de suppression de "programmes soutenus par les démocrates", assurant que le blocage était une "grosse erreur" de leur part.
La Maison Blanche a ainsi affirmé avoir l'intention de limoger au moins 10.000 fonctionnaires fédéraux pendant ce "shutdown", avant qu'une juge fédérale ne suspende jeudi ceux déjà annoncés.
"On espère que les démocrates deviennent moins cinglés et qu'on obtiendra les voix bientôt" pour mettre fin au blocage, a déclaré Donald Trump lundi.
"J'ai eu vent du fait qu'ils commencent à être du même avis", a-t-il ajouté.
Kevin Hassett, principal conseiller économique du président républicain, a également avancé sur la chaîne CNBC que le blocage pourrait être levé "probablement à un certain moment cette semaine".
Dans le cas contraire, la Maison Blanche va étudier quelles "mesures plus fortes" prendre pour amener les démocrates à y mettre fin, a-t-il ajouté.
Le Sénat a voté lundi soir pour la 11e fois sur un texte républicain afin de lever le blocage budgétaire, sans succès.
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