Conjoncture

L’artisanat du bâtiment mosellan demeure dans le flou

La Moselle n’échappe pas à une conjoncture en pointillés et incertaine pour son artisanat du bâtiment. La question d’une véritable transition vers un logement plus responsable et durable se pose… comme la pérennité de nombreuses entreprises locales qui font l’attractivité de nos territoires.

Les travaux de maçonnerie sont parmi les plus impactés dans la conjoncture difficile du bâtiment.
Les travaux de maçonnerie sont parmi les plus impactés dans la conjoncture difficile du bâtiment.

Cela vaut pour la situation hexagonale, comme celle du Grand Est et de la Moselle. L’artisanat du bâtiment souffre et semble s’inscrire dans une «crise structurelle», comme l’indique la CAPEB dans sa dernière note de conjoncture. On observe dans le périmètre mosellan la même tendance observée à l’échelle nationale. Le volume d’activité du secteur a reculé de 5 % au premier trimestre 2025 par rapport au premier trimestre 2024. Un recul qui persiste depuis plus d’un an. Cette dégradation impacte l’ensemble des segments du marché : couverture-plomberie-zinguerie, aménagement-décoration-plâtrerie, menuiserie-serrurerie, électricité, maçonnerie. La chute de la construction neuve, si elle demeure marquée, s’atténue (- 10 %). Mais elle se creuse dans l’entretien-amélioration (- 2 %) et les travaux de performance énergétique (- 1,5 %). On verra là un paradoxe quand l’activité de rénovation des bâtiments devrait être au cœur de la stratégie nationale bas carbone.

«Grenelle du logement»

La CAPEB porte plusieurs propositions qu’elle définit comme «concrètes, opérationnelles, sans impact budgétaire» : l’accès simplifié du RGE par la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE), soit un outil de valorisation des compétences existantes à partir des audits de chantiers permettant de renforcer les capacités d’intervention des artisans ; la simplification du Groupement Momentané d’Entreprises (GME), soit une structure souple et adaptée à l’artisanat, permettant à plusieurs petites entreprises de répondre collectivement à des marchés de rénovation globale. «Sans dilution de leur autonomie, ni complexité administrative inutile», poursuit la CAPEB. Elle plaide, enfin, pour «un Grenelle du logement qui intégrerait à la fois la construction neuve et la rénovation énergétique pour résoudre durablement la crise que traverse le logement en construisant une politique du logement reposant sur l’existant, comme le recommande l’ADEME.» Ce «choc» de clarification et de simplification est martelé depuis des mois par le président de la CAPEB Moselle, Émilien Gangemi. Les PME et TPE du bâtiment en Moselle, ce sont plus de 9 000 entreprises et plus de 15 000 salariés.