Sauvegarder l'article
Identifiez vous, pour sauvegarder ce article et le consulter plus tard !

Communication et Evénementiel

L’événementiel, cette économie du lien...

L’Unimev (Union française des métiers de l’événement) fête cette année son siècle d’existence. Après avoir réaffirmé son rôle et son impact dans le développement économique et territorial, le secteur des rencontres professionnelles entend renforcer ses actions en matière d’acteur majeur des transitions sociétales en se positionnant en véritable catalyseur de lien social. Le point avec Béatrice Cuif-Mathieu, coprésidente de l’Unimev et directrice générale de Destination Nancy.


© Johann Marin-Thiery. «Nous sommes revenus à plus de 90 % d’événements en présentiel», assure Béatrice Cuif-Mathieu, coprésidente de l’Unimev.
© Johann Marin-Thiery. «Nous sommes revenus à plus de 90 % d’événements en présentiel», assure Béatrice Cuif-Mathieu, coprésidente de l’Unimev.

L’Unimev (Union française des métiers de l’événement) que vous co-présidez fête cette année ses 100 ans. Qu’attendez-vous de cette année que vous jugez charnière pour l’événementiel ?

Cette année anniversaire est l’occasion de célébrer un siècle d’excellence, d’innovation et d’impact. Nos professions affirment leur rôle essentiel dans le développement économique et l’attractivité des territoires. Nous devons continuer à regarder vers l’avenir et affirmer notre rôle dans les grandes transitions sociétales, qu’elles soient économiques, environnementales ou sociales. Nos 100 ans, ce sont un véritable manifeste pour l’avenir.

La période post-Covid, il n’y a pas si longtemps, a eu pour mérite de démontrer ce rôle essentiel en matière de développement économique et territorial que vous évoquez. Quelles sont aujourd’hui les grandes lignes directrices de votre secteur ?

Cela tient en trois mots : mesurer, innover, inspirer. La mesure permet d’évaluer, avec précision l’impact économique, social et environnemental, elle fait appel à des sources variées et à des outils performants à l’image de CléoCarbone que nous avons développés pour que les événements suivent une trajectoire la plus durable possible. La RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) est loin d’être un simple acronyme dans notre secteur. L’innovation, elle demeure essentielle pour repenser les formats de certains événements, intégrer les nouvelles technologies pour répondre aux attentes des participants en quête d’expérience immersives et engageantes.

© Johann Marin-Thiery. Le Centre des Congrès de Nancy s'inscrit dans la démarche de l'Unimev en tant que catalyseur de lien social.

On parle beaucoup de salons
virtuels, de formats hydrides, ce sont des tendances ou une nouvelle normalité ?

Nous sommes revenus à plus de 90 % d’événements en présentiel. Les formats hybrides et immersifs sont une évolution. Ils permettent notamment de prolonger l’expérience avant, pendant et après l’événement. Ils sont un outil pour intégrer l’ensemble de l’écosystème local qui gravite autour d’un événement, les acteurs économiques, les espaces publics, les commerces, les lieux touristiques. Ce sont des compléments, des alliés au présentiel qui demeure le moteur. L’événementiel crée du lien et ses acteurs fabriquent du sens.

À l’occasion du lancement du centenaire de l’Unimev, en janvier dernier à Paris, Alexandre Jost, le fondateur de la Fabrique Spinoza, a présenté les résultats d’une étude inédite sur l’importance du lien social. C’est aujourd’hui votre nouveau champ de développement ?

Il l’a toujours été, par l’essence même de nos activités, mais il prend tout son sens aujourd’hui dans le climat général. D’après l’étude de la Fondation Spinoza, 79 % des Français estiment qu’il faut être prudent vis-à-vis des autres. Il y a un affaiblissement du lien social dans notre société. L’événementiel se positionne comme un véritable vecteur fondamental de cohésion. Notre secteur est une véritable économie du lien.

C’est-à-dire ?

À côté des atouts économiques, écologiques et territoriaux, l’événement favorise la mixité relationnelle. Les liens professionnels s’hybrident et s’isolent, notre secteur des rencontres professionnelles est une réponse à cette nécessité de (re)création de lien. Rétablir le lien social permet de construire une société plus prospère. Favoriser les relations dans l’univers professionnel, et ailleurs, entraîne indéniablement de la performance humaine et économique.

En mettant en œuvre des événements plus émotionnel et relationnel avec une approche sensorielle et inclusive, de forts moments de convivialité, le lien social peut être réellement rétabli. Chaque événement devient alors un moteur de développement collectif.

À l’occasion de l’édition nancéienne du rendez-vous annuel de votre profession, See you there, il y a trois ans le club «Ev & Terr», regroupant des professionnels de votre secteur, des élus territoriaux et des parlementaires, a été lancé histoire de construire de réelles interactions, où en êtes-vous ?

Ce club, qui fonctionne comme un think tank, a été créé à la base pour faire perdurer les liens tissés à l’occasion de la crise sanitaire entre les professionnels et les élus. Il continue son action d’influence et d’échange. Il permet de travailler ensemble pour démontrer que notre secteur est un levier stratégique pour l’économie et l’attractivité du pays et des territoires.

Que représente aujourd’hui le poids économique des rencontres professionnelles ?

Il y a une importance croissante des congrès dans l’économie nationale. Notre dernière étude, réalisée avec Atout France et Coésio, démontre qu’en 2023, l’Hexagone a accueilli 2 300 congrès générant près de 2 Md€ de retombées économiques renforçant l’attractivité des destinations françaises tout en apportant des bénéfices directs aux territoires qui les accueillent. Ils dynamisent l’économie locale et soutiennent des emplois pérennes et ils constituent une activité stratégique permettant de mettre en valeur les filières d’excellence de nos territoires.

Avec un intérêt particulier pour l’accueil d’événement à caractère international ?

Les congressistes internationaux ne représentent qu’un cinquième des congressistes mais ils contribuent à 41 % des retombées économiques touristiques. Ils dépensent plus et leur durée de séjour est plus long. Les congrès internationaux demeurent un atout stratégique pour notre secteur.

See you there : cap sur Lyon

Après Nancy, Deauville, Versailles, cap sur Lyon pour See you there ! Ce rendez-vous annuel des professionnels du secteur de l’événementiel et des rencontres professionnelles s’affiche comme un véritable laboratoire d’innovation, un espace de partage et d’expériences. «Il nous permet de nos pencher sur les défis de demain et renforce les synergies entre tous les acteurs de la filière», assure Béatrice Cuif-Mathieu, coprésidente de l’Unimev.