Quand santé au travail et «santé environnementale» sont intimement liées
Dans le cadre du Printemps de la prévention, l’institut Pasteur de Lille s’est intéressé aux liens entre l’environnement et la santé au travail. L’occasion pour trois spécialistes du sujet d’expliquer les tenants et les aboutissants d’un sujet qui prend de l’importance.

Quels sont les liens entre l’environnement et la santé au travail ? Ils sont nombreux et regroupent un grand nombre de sujets plus ou moins larges et plus ou moins liés, comme le souligne Corinne Schadkowski de CoS Consulting, Sophie Cabaret, chargée de mission à ARACT Hauts-de-France, et Pauline Richebé, responsable du développement et des partenariats chez SSTRN. Mais la santé environnementale au travail, qu’est-ce que c’est ? Car la définition n’est pas forcément connue de tous.
Selon les termes des trois intervenantes, ce sont à la fois des facteurs où l’on n'a pas de prise directe, tels que l’âge, le sexe, l’hérédité… Accompagnés de facteurs où nous avons une prise, à l’instar de l’alimentation, de notre environnement et de notre vie sociale. Les facteurs sociaux et environnementaux ne sont pas négligeables dans la prise en compte de la santé puisqu’ils représentent 45% et 35% de ces risques, tout en étant fortement liés entre eux.
Un lien entre environnement et entreprise peu évident pour certains
Pour Caroline Schadkowski, il est important de mettre en avant le concept d’une seule santé au sein «d’une politique de santé globale, où tout est lié», et notamment au travail. Chacun a donc un rôle à jouer au niveau de la santé, dont les entreprises et notamment au niveau de la prise en compte de la détresse environnementale, qui amène des problèmes de santé mentale en lien avec l’éco-anxiété. «La prise en compte de ces sujets en entreprise permet de diminuer ces problèmes de santé mentale et de fidéliser le salarié et les clients», indique Pauline Richebé. Le dérèglement climatique change le travail, le besoin de faire évoluer son rythme et de transformer les modes de production tout en « formant les acteurs de l’entreprise », précise Sophie Cabaret.
Ce besoin de formation se fait particulièrement sentir selon Sophie Cabaret, puisque, pour elle, les entreprises «ne font pas le lien tout de suite, car la transition écologique, comme la transition numérique, sont des enjeux très techniques donc la porte d’entrée est souvent : ‘Comment je vais réduire mon empreinte environnementale ? Comment je vais prendre une solution technique pour réduire cette empreinte ?’. Alors que c’est souvent couplé à une approche organisationnelle et comment on va l’amener».
L’approche de l’ARACT est donc de parler du travail réel de ce qui est fait au quotidien pour voir comment réduire l’impact environnemental de l’activité. «Le travail peut être la porte d’entrée de la transition». Tous les métiers sont concernés par ces évolutions, «que ce soit sur la transformation du contenu, de ses pratiques au travail des règles – métier, que ce soit sur les enjeux de santé», ajoute la chargée de mission de l’ARACT Hauts-de-France. Mais les carences restent grandes, d’où le besoin de formation, car, comme l’indique Sophie Richebé, l’évolution ne se fait qu’en cas de problème, «on est dans la réponse curative à chaque fois». Désormais, l’objectif n’est plus d’être dans le curatif, mais dans l’anticipation.
Prochains rendez-vous
Il reste deux événements en lien avec le Printemps de la prévention. Le premier est le 14 juin, de 10 h à 13 h, avec des tables rondes et des conférences sur les perturbateurs endocriniens dans notre quotidien, ou Végétalisation de l'assiette et mobilité douce. Le 20 juin sera la clôture de l'événement, avec un colloque sur la construction des territoires sains. Les inscriptions se font sur le site du Printemps de la prévention.