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Patrimoine

La basilique de Saint-Nicolas-de-Port à l’heure de l’après legs

La basilique de Saint-Nicolas-de-Port, un vaisseau architectural, une éminence spirituelle et surtout un bien commun fédérateur pour les locaux et une découverte certaine pour les voyageurs de passage. Elle a été le théâtre en fin d’année dernière du spectacle l’Odyssée Nikolaos. Une nouvelle mise en lumière pour l’édifice, propriété de la ville avec tout ce que cela engage.



© Johann Marin-Thiery. Ancrée en cœur de ville, la basilique de Saint-Nicolas-de-Port est l’un des phares des pays du Sel et Vermois.
© Johann Marin-Thiery. Ancrée en cœur de ville, la basilique de Saint-Nicolas-de-Port est l’un des phares des pays du Sel et Vermois.

Elle s’érige depuis les temps moyenâgeux lointains, comme un phare dans cette partie des pays du Sel et du Vermois ! Ancrée en cœur de ville, la basilique de Saint-Nicolas-de-Port, belle dame gothique construite au cours des XV et XVIe siècles (elle sera consacrée en 1560), règne en maîtresse protectrice du haut de ses deux tours de plus de 80 mètres (plus hautes que celles de Notre-Dame-de-Paris) sur la cité de sept mille habitants.

des Lorrains début décembre, faisant de Saint-Nicolas-de-Port la capitale historique de l’évêque de Myre (redonnons à César ce qui est à César) et plus récemment en fin d’année dernière du spectacle immersif, l’Odyssée Nikolaos mis en scène par Damien Fontaine, l’édifice continue, presque silencieusement, à divulguer sa force d’attraction.

© Johann Marin-Thiery. L’unité de l’architecture et la grande sobriété de style confèrent une harmonie atypique à l’édifice gothique.

«C’est une fierté, une force de rassemblement, un outil indéniable de rayonnement et surtout un lien fédérateur. L’Odyssée Nikolaos a renforcé son rayonnement, plus de 27 000 spectateurs étaient présents lors des différentes représentations. En termes d’image, cela a été plus que bénéfique. On en parle encore», assure Luc Binsinger, le maire de la ville, propriétaire de l’édifice.

«Tout le monde l’oublie mais à la différence des cathédrales, les basiliques ne sont pas des propriétés de l’État

Un legs providentiel

Une donne qui change tout en termes d’entretien et de préservation. Dans son histoire mouvementée au cours des siècles, la basilique a tout de même été bénie de dieu. Dans les années 1980, l’édifice religieux fait l’objet d’une première vague de restauration grâce au legs conséquent (de 7 millions de dollars, 80 millions de francs à l’époque soit environ 10 millions d’euros) d’une habitante fortunée, enfant du pays expatrié aux États-Unis, Camille Croué-Friedman à l’évêché de Nancy.

© Johann Marin-Thiery. Le saint patron des Lorrains habite les lieux.


«Son vœu était que la basilique retrouve sa beauté originelle. Pendant des décennies, tous les travaux étaient rendus possibles, en grande partie, grâce à ce legs.» Une gestion du legs encadrée par un comité, «permettant une bonne utilisation de l’argent

Aujourd’hui, il reste quelque 500 000 €. «Dès les années 2000, la ville s’est engagée à débloquer un budget pour les dépenses de fonctionnement et de maintenance. Entre 80 et 120 000 € par an.»

Les investissements subventionnés continuent. L’un des plus conséquent (pas loin de 200 000 €), la mise en sécurisation de l’accès aux tours Nord et Sud. 367 marches à gravir où le visiteur semble être guidé par les pas des moines d’antan à la rencontre du «vaisseau» abritant une charpente en chêne flamboyante avant une montée aux cieux bien réelle. Reste que l’épreuve du temps est irréversible.

Si l’intérieur, la nef, la salle du trésor renfermant le reliquaire de Saint-Nicolas, resplendissent, l’extérieur nécessite, «pour une bonne moitié» d’une nouvelle opération de restauration. Une nouvelle étape pour que la belle dame gothique poursuive son rayonnement.

10 M€ nécessaires pour la restauration extérieure

Cela sera sans doute (ou pas), l’un des futurs chantiers importants pour la basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Une étude est menée par la ville «au travers du comité du legs», comme le précise Luc Binsinger, le maire de la cité portoise, pour une nouvelle campagne de restauration d’une partie de l’extérieur de l’édifice. Pas loin de 10 M€ seraient nécessaires...