La Bourse de Paris flanche, le taux d'emprunt français à 30 ans au plus haut depuis 2011
La Bourse de Paris évolue en baisse vendredi, les investisseurs craignant que l'Europe soit la prochaine cible des surtaxes douanières américaines, de quoi également faire...

La Bourse de Paris évolue en baisse vendredi, les investisseurs craignant que l'Europe soit la prochaine cible des surtaxes douanières américaines, de quoi également faire grimper les taux d'emprunts des Etats.
L'indice vedette CAC 40 de la Bourse de Paris perdait 0,83% vers 10H30 heure locale, soit une perte de 65,64 points, pour s'établir à 7.836,61 points. La veille, l'indice avait gagné 0,30%.
"Le président Trump continue de semer le trouble avec l'utilisation des droits de douane comme une arme pour tenter de stimuler la production de biens aux Etats-Unis, mais aussi comme une arme politique contre les pays qui pourraient prendre des mesures vues (...) comme allant contre les intérêts des Etats-Unis", commentent les analystes de LBP AM.
Donald Trump a de nouveau ciblé jeudi le Canada, en lui imposant 35% de surtaxe, l'un des taux les plus élevés annoncés depuis le début de la semaine, accusant Ottawa d'avoir riposté à ses droits de douane.
Un peu plus tôt dans la soirée jeudi, M. Trump a annoncé lors d'un entretien téléphonique accordé à la chaîne américaine NBC qu'il comptait envoyer une missive du même ordre à l'Union européenne (UE) "aujourd'hui ou demain".
"Je discute avec l'UE qui correspond, comme vous le savez, à plusieurs pays, ainsi qu'avec le Canada. Nous devrions les envoyer (les courriers, NDLR) dans les prochaines heures", a-t-il déclaré.
"Bien que le Canada ait négocié avec les Etats-Unis, le pays doit maintenant accepter des droits de douane plus élevés. Ce sort pourrait aussi frapper l'Europe", relève Jochen Stanzl, chez CMC Markets.
"Cette incertitude limite la prise de risque, surtout en attendant une lettre que Bruxelles pourrait recevoir de Washington", poursuit-il.
L'emprunt à trente ans français au plus haut depuis 2011
Vers 10H30 heure de Paris, l'emprunt à trente ans français atteignait 4,20%, contre 4,18% la veille en clôture.
Il s'agit de "son niveau le plus élevé depuis la crise de la zone euro en 2011", relève Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank.
"Il y a un sujet sur l'échéance à 30 ans car elle est moins demandée par les investisseurs étrangers qui ont des doutes sur la soutenabilité de la dette des Etats, que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe", explique à l'AFP Aurélien Buffault, gérant obligataire de Delubac AM, qui note d'ailleurs des tensions généralisées sur les taux à 30 ans.
Les taux progressent, toujours "animés par l'actualité sur les droits de douane" et l'incertitude qui en résulte, poursuit-il. Mais les investisseurs se posent également "des questions sur la soutenabilité de la dette française à une échéance si lointaine".
Euronext CAC40
66H49CQ