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La CCI Côte-d’Or · Saône-et-Loire s'interroge la stratégie commerciale des territoires

Pour aider les collectivités à mieux appréhender leur stratégie commerciale, la CCI Côte-d’Or · Saône-et-Loire, en partenariat avec le Conseil départemental, a dressé un état des lieux dans les territoires et propose des solutions pour inverser les tendances négatives.

Lucille Pain, chargée de mission observatoire commerce-tourisme et Samuel Cuzin, responsable du pôle performance commerciale à la CCI Côte-d’Or · Saône-et-Loire. © Aletheia Press / Nadège Hubert
Lucille Pain, chargée de mission observatoire commerce-tourisme et Samuel Cuzin, responsable du pôle performance commerciale à la CCI Côte-d’Or · Saône-et-Loire. © Aletheia Press / Nadège Hubert

Des vitrines vides, des enseignes démontées… Les commerces fermés inquiètent les communes, qui redoutent une image dégradée et une perte d’attractivité économique. En Bourgogne, la situation varie fortement selon les territoires, avec des taux de vacance allant de 5,4 % à 38,6 %. Pour mieux comprendre les enjeux, la CCI Côte-d’Or · Saône-et-Loire a mené une étude s’appuyant sur l’observatoire du commerce « Petites Villes de Demain ». Elle a également collaboré avec Côte-d’Or Initiative, le Conseil départemental et le cabinet AID Observatoire, qui a enquêté sur les habitudes et attentes des consommateurs. Les résultats de cette étude ont été présentés le 19 juin à Dijon.

Saisir les opportunités

Premier constat : les communes ne sont pas égales en nombre de commerces actifs. "Châtillon-sur-Seine en compte 183, Nuits-Saint-Georges en a 156 et Auxonne 145", détaille Lucille Pain, chargée de mission observatoire commerce-tourisme à la CCI Côte-d’Or · Saône-et-Loire. Elle poursuit : "Les 14 communes inscrites comme des Petites villes de Demain ont perdu des commerces actifs à l’exception de Saint-Jean-de-Losne et Saulieu." Ce programme apporte un soutien financier de l’État pour redynamiser les communes de moins de 20 000 habitants.

Autre tendance marquante : la montée de la vente en ligne, notamment dans les territoires ruraux. Les achats concernent surtout des produits peu présents localement, comme les jeux, les vêtements ou l’électroménager. Un risque pour le commerce local ? Pas forcément.

"Si une personne vient chercher son colis dans un casier "click and collect" installé sur la place du village, elle en profitera peut-être pour passer à la boulangerie à côté", observe David Sarrazin, directeur associé du cabinet AID Observatoire. Lequel y voit une manière de transformer une habitude d’achat en opportunité pour les communes et les petits commerces. À l’opposé, Dijon Métropole concentre 60 % des dépenses de consommation. Ce qui soulève une question : Comment faire vivre les territoires à n moins de 40 minutes de Dijon ?

Des leviers à disposition des élus

Pour Samuel Cuzin, responsable du pôle performance commerciale à la CCI Côte-d’Or · Saône-et-Loire, les collectivités disposent aujourd’hui de nombreux outils pour agir. "La palette s’est étoffée. Ainsi, les outils réglementaires liés aux documents d’urbanisme ont des spécificités liées aux commerces : protéger les linéaires commerciaux, affecter des activités ciblées, limiter ou encadrer le développement des commerces en périphérie", illustre Samuel Cuzin.

Les commissions départementales d’aménagement commercial offrent également aux élus un pouvoir de décision : avis sur les projets de grandes surfaces, mise en œuvre d’un droit de préemption. "Une commune est en mesure de préempter un fonds lors d’une transaction si elle considère que la nouvelle activité ne correspond pas à ses objectifs de diversité commerciale" précise Samuel Cuzin.

Des outils fiscaux viennent compléter l’arsenal, comme la taxe sur les locaux vacants, incitant les propriétaires à rechercher activement des commerçants. Enfin, des dispositifs opérationnels sont à disposition : achat et rénovation de locaux, plans d’action dans le cadre des Petites Villes de Demain, animations commerciales, soutien aux associations de commerçants, aides aux porteurs de projets… Les élus ont des moyens à leur disposition. A eux de s'en saisir.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert