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La dette de la France a continué de croître début 2025

Elle atteint 3,3 milliards d'euros à la fin du premier trimestre, soit 114% du Produit intérieur brut. Le point.

© Joël Saget
© Joël Saget

La dette publique de la France a continué de croître début 2025, atteignant 3,3 milliards d'euros à la fin du premier trimestre, soit 114% du Produit intérieur brut (PIB). Elle a augmenté de 40,5 milliards d'euros par rapport à la fin de l'année dernière, selon les chiffres de l'Insee publiés ce jeudi 26 juin, alors que le gouvernement, en quête d'un budget pour 2026 et menacé de censure par la gauche après l'échec des négociations sur les retraites entre les partenaires sociaux, réunit un "comité d'alerte" sur les aléas susceptibles d'affecter les finances publiques. Le déficit public (5,8% du PIB) était le pire de la zone euro l'an dernier. Le gouvernement Bayrou entend le ramener sous le plafond européen de 3% du PIB à l'horizon 2029, après 5,4% du PIB en 2025 et 4,6% en 2026.  

Année blanche

Pour y parvenir, il a prévu un effort budgétaire d'une cinquantaine de milliards d'euros cette année, qu'il compte poursuivre à hauteur de 40 milliards en 2026 dans un contexte contraint par la volonté de la France de se réarmer et la hausse du coût de la dette, en voie de devenir le premier poste de dépenses budgétaires.  Une feuille de route a été promise par François Bayrou à la mi-juillet, avant la présentation du projet de budget dont l'examen parlementaire à l'automne s'annonce périlleux pour la survie du gouvernement. 

"Vu la situation budgétaire calamiteuse, le budget de 2026 implique des mesures d'austérité impopulaires, rendant son adoption aussi difficile, sinon plus, que celui de 2025", commente Bruno Cavalier, économiste en chef d'Oddo BHF. Le gouvernement français souhaite en priorité maîtriser l'évolution des dépenses publiques, et éviter une augmentation d'impôts, en répartissant l'effort entre État, Sécurité sociale et collectivités locales. Comme ils l'avaient fait en début d'année pour permettre l'adoption du budget 2025, les ministres de l'Économie, Eric Lombard, et des Comptes publics, Amélie de Montchalin, recevront tous les groupes politiques à Bercy avant le 11 juillet. 

Exercice de communication

Mais bâtir un compromis s'annonce ardu tant l'instabilité politique continue de secouer la France plus d'un an après la dissolution de l'Assemblée nationale. "Ce qui aujourd'hui est en train d'être construit par ce gouvernement est à la fois responsable et crédible", a affirmé dimanche Amélie de Montchalin. Elle a reconnu toutefois des discussions difficiles avec les ministères, priés de présenter des économies lors de consultations qui s'achèvent cette semaine, avant l'arbitrage de Matignon.   

A cette situation française difficile s'ajoute la forte incertitude internationale liée notamment à la hausse des droits de douane américains ou aux tensions au Proche-Orient, qui pèsent sur la croissance. L'Insee et la Banque de France l'attendent à 0,6% en 2025, et le gouvernement à 0,7%, un fort ralentissement par rapport à 2024 (1,1%). 

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