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Facture électronique : quelles solutions pour accompagner les cabinets comptables ?

Lors du congrès régional des experts-comptables de Normandie, la question de la facture électronique et de la transition digitale des cabinets a été au cœur des débats. Entre accompagnements, ressources gratuites en ligne et choix de plateformes agréées, la profession propose plusieurs solutions pour aider les cabinets à réussir ce virage numérique.

Le virage vers la facture électronique, prévu dans moins d'un an, a été au coeur des débats. ©C.G
Le virage vers la facture électronique, prévu dans moins d'un an, a été au coeur des débats. ©C.G

«C’est un vrai coût en termes de formation», témoigne une experte-comptable à la tête d’un petit cabinet de six personnes. À moins d'un an de l'échéance de la facture électronique, les cabinets tentent de prendre le train en marche. Et pourtant, ce virage numérique leur coûte. 

Un accompagnement
de six jours proposé

«C'est sûr que ça va coûter», lance Franck Nibeaudo, président du conseil régional de l'ordre des experts-comptables de Normandie, qui reconnaît les difficultés sur l'accessibilité aux formations : «Il faut tomber au bon moment pour bénéficier d’un accompagnement Atlas (l’opérateur de compétences des services financiers et du conseil, NDLR). C'est Atlas qui définit sa stratégie et ensuite, il faut s'inscrire. On a prévu de les revoir pour anticiper les difficultés. » 

Le président du conseil régional de l'ordre indique qu'un dispositif permet aux cabinets de bénéficier d'«un accompagnement de six jours» au prix de de 1 350 € pour les experts-comptables normands et leurs collaborateurs. «Je pense que ça défie toute concurrence», fait remarquer le président du conseil régional. 

« L'enjeu pour nous est d'aller chercher des cabinets moins matures dans ces réflexions, d'où l'accompagnement collectif et personnalisé imaginé par le conseil régional, avec deux offres proposées, qui va leur permettre de rattraper leur retard. » Par ailleurs, le fonds FSE de la Région peut également permettre d'obtenir un financement.

Des ressources gratuites 

Damien Charrier, président du conseil national de l'ordre des experts-comptables, insiste sur les ressources gratuites mises en place par l'institution. « Sur le site du conseil national, sur Ifac Expert, tout est gratuit. Vous avez les plaquettes d'informations clients que vous pouvez personnaliser, les fiches d'informations sectorielles, une websérie où on répond à toutes les questions. Et c'est aussi disponible pour tous les collaborateurs. » 

Avant d'ajouter : « Il y a aussi le guide des plateformes agréées. Il y a une centaine d'acteurs, gratuits ou non gratuits, avec une différence sur l'utilisation des données clients. Ca demande de rentrer dans le détail, ça nécessite un peu d'investissement personnel, peu importe la structure. » Pour Damien Charrier, «réussir le virage, c'est aussi avoir le choix de la plateforme agréée, c'est tout ça»

Un investissement plus qu'une charge

Ces formations coûteuses sont plutôt vus comme un investissement pour bon nombre d'experts-comptables, dont Laure Bonnamour, élue au bureau du conseil régional de l'ordre en charge du numérique. «La réforme est faite pour les clients finaux», commence-t-elle. 

«On est le réflexe accompagnement du client, note-t-elle. L'enjeu est de faire évoluer les pratiques et les modèles économiques. Ce tournant, c'est aussi monter un modèle économique durable pour le cabinet, pour que ça ne reste pas un poste de charge mais que ça devienne une source de revenus.»

L'exemple de l'Italie

« La facture électronique est un mouvement mondial, un mouvement européen, et la France n'est pas la première de la classe », pointe Damien Charrier, président du conseil national de l'ordre des experts-comptables. 

Alors, pour convaincre les professionnels présents que la facture électronique est une opportunité, le conseil régional avait convié un expert-comptable italien pour une conférence. En Italie, la facture électronique est désormais la norme depuis 2019. « S'il dit que la période de paramétrage est sportive et nécessite du temps, il dit aussi que ça a complètement changé son modèle : il prend plus de clients, plus gros, et les collaborateurs ont dégagé plus de 40% de leur temps », explique Laure Bonnamour, élue au conseil régional de l'ordre des experts-comptables en charge du numérique.