La France insoumise se met en ordre de bataille pour les municipales
La France insoumise lance officiellement dimanche sa campagne pour les municipales 2026, des élections au cours desquelles l'enjeu pour LFI ne sera pas tant de remporter des villes que d'entrer dans les...
La France insoumise lance officiellement dimanche sa campagne pour les municipales 2026, des élections au cours desquelles l'enjeu pour LFI ne sera pas tant de remporter des villes que d'entrer dans les conseils municipaux, pour cimenter son implantation locale.
La formation de Jean-Luc Mélenchon avait enjambé les scrutins municipaux de 2020 et ne dirige donc actuellement qu'une petite poignée de villes, la plus grande étant Faches-Thumesnil, dans la banlieue de Lille (18.000 habitants).
Cette fois-ci, "LFI sera présente dans à peu près 500 villes, dont 75% des communes de plus de 30.000 habitants. Soit en tête de liste, soit en soutien à une liste", indique le coordinateur national du mouvement, Manuel Bompard.
Dans les plus grandes villes, ce sont souvent les députés, qui comptent le plus de notoriété dans ce mouvement doté d'un très faible réseau d'élus locaux, qui seront candidats.
Sophia Chikirou à Paris, Sébastien Delogu à Marseille, Anaïs Belouassa-Cherifi à Lyon, François Piquemal à Toulouse, Nathalie Oziol à Montpellier, Marie Mesmeur à Rennes... Au total une quinzaine de députés ont été ou sont en passe d'être investis par LFI.
"Tous les sondages nous mettent à plus de 10% dans les grandes villes", se réjouit le député Paul Vannier, responsable des élections de la formation mélenchoniste.
Les Insoumis comptent en effet s'appuyer sur leurs bons scores dans les banlieues populaires et les grandes métropoles: la direction du mouvement a identifié Roubaix (Nord), La Courneuve (Seine-Saint-Denis) ou encore Evry (Essonne) comme commune où la victoire serait un objectif crédible.
Evry, où se présente la députée Farida Amrani, "est même l'une des chances les plus sérieuses de gagner une préfecture pour La France insoumise", estime Manuel Bompard.
Mais LFI a choisi d'opter pour la mesure et ne veut surtout pas crier victoire trop tôt.
"Le projet c'est de progresser et d'entrer dans les conseils municipaux, on part de pas grand chose. Gagner deux ou trois mairies serait déjà une très belle performance", explique Manuel Bompard.
Gagner des conseillers municipaux permettrait au mouvement, qui ne compte aucun élu au Sénat, de se positionner pour les prochaines élections sénatoriales, de 2026 et 2029, où ce sont les grands électeurs qui votent.
"Nous sommes une organisation jeune et faiblement implantée. Ce sera difficile de gagner au second tour. Si nous l'emportons dans une ville de plus de 30.000 habitants, je serais très satisfait", complète Paul Vannier.
Pas toujours derrière
Peut-être est-ce le souvenir de la municipale anticipée de Villeneuve Saint-Georges (Val-de-Marne) en début d'année qui appelle les Insoumis à la prudence.
Alors que le député Louis Boyard caressait de réels espoirs de victoire dans cette ville de sa circonscription, à la sociologie jeune et très populaire, il avait largement perdu au second tour avec 39% des voix, face à une droite divisée.
Faute notamment d'avoir pu rallier le reste de la gauche derrière lui.
Et cette fois-ci encore, dans la grande majorité des cas, les Insoumis présenteront leurs propres listes, sans s'unir avec les Ecologistes, le Parti socialiste ou le Parti communiste. Au risque d'affaiblir la gauche et d'offrir des villes à la droite, comme à Paris, dénoncent les socialistes.
"Il ne faut pas qu'un socialiste soit maire de Paris", a ainsi lancé ce week-end Sophia Chikirou, dans une flèche contre le candidat PS dans la capitale, Emmanuel Grégoire.
"Je veux bien travailler aux conditions de l'union, mais les conditions de l'union, ça peut pas être toujours les Insoumis derrière", insiste Manuel Bompard.
Dans beaucoup de municipalités, les tensions à gauche laissent présager d'âpres négociations de second tour, où le score nécessaire pour se maintenir est de 10% et celui pour fusionner avec une autre liste est de 5%.
"Rien ne sera possible sans nous", prévient Paul Vannier.
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