La Normandie affiche une attractivité économique modérée
La Normandie présente une attractivité économique modérée, portée par les services et freinée par l’industrie, selon une étude de l'Insee.
La Normandie affiche une attractivité économique comparable à celle des autres régions de France métropolitaine, c'est la conclusion d'une étude présentée par l'Insee sur l'attractivité économique du territoire.
Entre 2014 et 2022, la région a attiré légèrement plus d’établissements qu’il n’en a perdu, sans que ces mouvements n’aient un effet significatif sur l’emploi. Cette dynamique place la région en situation intermédiaire, malgré des atouts structurants comme sa façade maritime et le poids de son complexe portuaire.
Un territoire porté par les services
Sur la période étudiée, la Normandie enregistre un solde positif de 360 établissements venus d’autres régions, soit en moyenne 85 arrivées annuelles. Le ratio "arrivées/départs" atteint 1,1, un niveau proche de celui observé dans plusieurs régions industrielles. Cette progression repose exclusivement sur les services, où la région présente un ratio de 1,2. Les arrivées concernent notamment l’information-communication, les activités scientifiques et techniques, les services administratifs ou encore l’industrie agroalimentaire.
En revanche, l’industrie et la construction affichent un recul, avec des ratios inférieurs à 1. La Normandie perd des établissements dans la fabrication de matériels de transport, d’équipements électroniques ou dans l’énergie.
Tous les départements normands, sauf la Seine-Maritime, présentent un solde positif d’arrivées d’établissements. La Manche est la plus dynamique, avec 740 arrivées pour 510 départs. La Seine-Maritime connaît un déficit de 270 établissements sur la période.
Malgré un solde positif d’établissements, le ratio "arrivées/départs" des emplois reste défavorable, à 0,8. Les établissements entrants amènent moins d’emplois que ceux qui quittent la région. Comme pour les implantations, seuls les services dégagent un solde positif, porté par les activités immobilières et les activités scientifiques et techniques. Le Calvados est le seul département à afficher un excédent d’emplois lié aux transferts.
3 472 entreprises ont implanté leur centre de décision en Normandie
3 472 entreprises ont implanté leur centre de décision en Normandie. Elles contrôlent 62 200 emplois hors région, soit 14% de leurs effectifs, un taux équivalent à celui des autres régions hors Île-de-France. À l’inverse, un peu plus de la moitié des salariés normands dépendent d’un centre de décision extérieur, ce qui place la région parmi celles dont l’autonomie économique est la plus faible.
En 2022, 11,7% des salariés normands travaillent dans un établissement contrôlé par une multinationale étrangère soit 82 600 salariés normands travaillent dans l’un de ces 2 469 établissements, selon l’Insee. Ces groupes sont principalement implantés en Seine-Maritime et dans l’Eure, bénéficiant de la proximité de l’Île-de-France et du grand port maritime. Les entreprises américaines représentent près d’un quart de ces emplois, devant les groupes allemands.
"Les multinationales françaises sont également très présentes en Normandie : 29 % des salariés normands du secteur marchand travaillent pour des groupes français dont le centre de décision se situe hors de la région, principalement en Île-de-France. La Normandie est d’ailleurs la deuxième région de France métropolitaine qui profite le plus de l’implantation de ces groupes français sur son territoire", indique l'Insee dans son étude.