À Amiens, le quartier Saint-Leu et le parc Saint-Pierre à nouveau reliés
La toute
nouvelle passerelle Samarobriva a été inaugurée en présence de
nombreux habitants. Après plusieurs années de fermeture, ce pont emblématique a enfin retrouvé sa place dans le paysage amiénois. Elle relie à nouveau le quartier Saint-Leu au parc Saint-Pierre.

Lors de l'inauguration le 4 juin dernier, de nombreux habitants sont venus célébrer cette réouverture en musique grâce à la compagnie Amuséon. À cette occasion, a également été inaugurée Enrochement, l'œuvre de l'artiste plasticienne Françoise Pétrovitch, réalisée dans le cadre du projet «Un pont, une œuvre» du conseil départemental de la Somme.
À la suite des prises de parole officielles, a eu lieu la traversée en avant-première et l'inauguration de cette œuvre monumentale. Le projet, confié à la SPL Amiens Développement, consistait à reconstruire la passerelle Samarobriva, qui franchit la Somme entre le boulevard du Cange et le parc Saint-Pierre, à proximité immédiate du centre historique d’Amiens. «Cette passerelle joue un rôle essentiel dans le lien entre le quartier Saint-Leu et le parc, au cœur de la ville. Elle allie innovation technique, esthétique et respect du patrimoine urbain et naturel, pour un équipement à la fois fonctionnel, sûr et intégré dans le paysage amiénois. Elle fait le lien entre les personnes», déclare Hubert de Jenlis, maire d'Amiens.

Une ouverture très attendue
La nouvelle passerelle est conçue pour s’inscrire avec légèreté dans son environnement. La structure principale est positionnée de manière à ce que l’ouvrage forme un «ruban» fluide et aussi transparent que possible, suivant l’axe naturel de la rivière Somme. Le choix des matériaux et la forme architecturale répondent à l’identité du quartier Saint-Leu, respectant l’échelle et les modénatures des constructions environnantes. Le parcours de la passerelle se compose de plusieurs séquences distinctes, il y a le passage entre deux bâtiments, le franchissement principal de la rivière, puis la descente vers le parc. Il s’agit avant tout d’une promenade unifiée, avec une continuité visuelle forte.
Le jeu de courbes et contre-courbes introduit un caractère pittoresque, qui casse la monotonie des pentes réglementaires. Ce dessin élégant offre également un avantage en matière de sécurité passive, en incitant les cyclistes et usagers rapides à ralentir, ce qui crée un espace partagé plus convivial et apaisé.
«Fermée depuis 2018 pour des raisons de sécurité, la réouverture de la passerelle était très attendue car elle permet de relier le quartier historique Saint-Leu au parc Saint Pierre, véritable poumon vert de la ville d'Amiens, mais également aux Hortillonnages, autre site emblématique d'Amiens, ajoute le préfet de la Somme, Rollon Mouchel-Blaisot. L’État a soutenu ces travaux, à hauteur de 500 000 euros afin de rendre plus accessible les espaces vert aux Amiénois et aux visiteurs. Je déplore malheureusement, dans ce quartier animé de Saint-Leu, les violences et dégradations causées par une horde de casseurs venue volontairement perturber les rassemblements festifs à l'occasion de la victoire du PSG, de réaffirmer notre soutien aux commerçants impactés et d'exprimer la détermination de l'Etat à lutter contre ces délinquants».

Parti architectural et intégration dans la ville
La passerelle développe une structure «enroulée» qui aboutit à une petite esplanade dallée le long de la Somme, facilitant la liaison avec le chemin de halage, particulièrement favorable aux déplacements cyclistes. Cette implantation répond à plusieurs enjeux du site comme une grande visibilité depuis le chemin de halage, que l’on arrive par l’amont ou l’aval, un impact très faible sur le tracé et les aménagements existants du parc, ainsi que la préservation des arbres et de la végétation existante, avec une interaction minimale.
Le tablier est revêtu d’une résine antidérapante, assurant étanchéité et sécurité, parfaitement adaptée aux déplacements à vélo. Côté ville, la passerelle s’appuie sur l’ouvrage en béton existant du bâtiment des sports nautiques. Côté parc, la structure repose sur des poteaux tubulaires en acier peint, assurant une transparence maximale et la libre circulation des eaux en cas de crue. Le garde-corps est en acier thermolaqué avec une main courante en inox intégrant un éclairage LED discret et anti-vandalisme.
Un escalier
hélicoïdal métallique, situé au nord côté parc, relie
directement la passerelle au chemin de halage. Ce dernier, sans
contre-marche, préserve la transparence visuelle sur le parc et est
revêtu de la même résine antidérapante que le tablier.
L’éclairage nocturne est subtil et éco-responsable, combinant
mise en valeur architecturale et sécurité des usagers. Le choix des
teintes et des matériaux a été effectué pour harmoniser la
passerelle avec son environnement, tout en garantissant sa
durabilité.
Une œuvre d’art au cœur du projet
Dans le cadre du parcours artistique «Un Pont, Une Œuvre» initié par le Département de la Somme, la Ville d’Amiens, maître d’ouvrage, a confié à la SPL Vallée Idéale Développement la mission d’intégrer une œuvre d’art à la nouvelle passerelle Samarobriva. Pour ce faire, la SPL s’est appuyée sur l’expertise du Fonds Régional d’Art Contemporain (FRAC) Picardie Hauts-de-France, qui a recommandé la sculpture de Françoise Pétrovitch, artiste française majeure dont le travail explore des figures hybrides mêlant humain et animal.
«Cette œuvre, installée à la jonction entre le parc
Saint-Pierre et le centre-ville, crée un dialogue sensible avec le
paysage naturel, l’histoire du quartier Saint-Leu et les symboles
d’Amiens. Elle agit comme un repère visuel et poétique, guidant
les promeneurs vers la Cathédrale tout en invitant à la
contemplation et à l’imaginaire», souligne Christelle
Hiver, présidente du conseil
départemental de la Somme. L’intégration de cette
sculpture souligne la volonté de la Ville de faire de la passerelle
plus qu’un simple lien physique : un lieu d’échange culturel, un
point de repère artistique et un symbole fort du renouveau urbain.