La ruralité à Dijon : "Les territoires doivent inspirer la fabrique de la loi"
De passage à Dijon à l’occasion de l’ANC Tour, l’évènement de l’agence nationale de la cohésion des territoires, Françoise Gatel, ministre de la ruralité, a mis en avant le rôle des élus locaux et les soutiens apportés par l’État dans leur mission quotidienne.

"Il n’y a pas d’avenir pour la ville sans la ruralité et pas de ruralité sans ville » a introduit Françoise Gatel. La ministre de la ruralité a fait étape à Dijon, ce 3 juin, pour assister à l’ANC Tour, l’évènement organisé par l’agence nationale de la cohésion des territoires, qui réunissait des élus locaux et des acteurs publics venus de la région et d’ailleurs. "Vous êtes des entrepreneurs des territoires" leur a adressé la représentante du gouvernement. En ce sens, la ministre a voulu les remettre au centre des décisions.
L’intelligence territoriale et la coopération
"Le truc qui marche, c’est l’intelligence territoriale et la coopération. Les territoires doivent inspirer la fabrique de la loi plutôt que la loi ne vienne avec du formatage sans tenir compte de la diversité et de la richesse de la France", estime la ministre. Les chiffres invitent à lui donner raison puisque la ruralité représente 88 % des communes de l’Hexagone et abrite 22 millions de Français, soit 33 % de la population. Ces territoires ruraux accueillent également 30 % des industries françaises dans un contexte de reconquête et réappropriation du secteur.
Pour appuyer son propos, Françoise Gatel a pris l’exemple de la Loi Notre. "On a pensé qu’il y avait un modèle et que tout le monde rentrerait dedans. Mais dix ans après, sur la question de l’eau notamment, l’État reconnaît qu’il s’agit d’une responsabilité collective et qu’il faut faire confiance aux élus locaux pour trouver des solutions. L’eau coule sans se préoccuper des limites des communautés de communes ou des départements. »
Des programmes réussis
Pour accompagner cette tranche des collectivités dans leur projet, Françoise Gatel a énuméré les programmes mis en place par l’État comme les villages d’avenir ou encore les petites villes de demain, "un programme de grande qualité", en cours d’évaluation comme tous les programmes menés.
« L’État réinvestit les territoires. Il faut travailler sur la construction de projets, mutualiser, raisonner à l’échelle des déplacements et l’ANCT intervient pour apporter l’ingénierie nécessaire" martèle la ministre. Véritable ambassadrice des maisons France Services, elle a salué ce dispositif en particulier. "Je trouve ça tellement épatant. On règle ses dossiers à vingt minutes de chez soi et il n’y a pas que les plus âgés qui s’y rendent."
La morale de l’histoire
Évoquant le contexte budgétaire difficile, comparant les politiques menées depuis cinquante ans à la fable de la cigale et la fourmi de La Fontaine, la ministre estime que "la bise est venue" et avec elle le temps de se montrer responsable. Elle poursuit : "Il faut travailler à des solutions soutenables et justes pour redresser les finances publiques." Françoise Gatel a toutefois rappelé que le budget 2025 n’avait pas touché aux dotations attribuées aux communes rurales. "Nous irons moins vite mais nous ne renoncerons pas aux projets. Il faut mieux les penser."
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert