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Le casse du Louvre va-t-il livrer tous ses secrets ?

Après l'interpellation de deux suspects, l'affaire du casse du Louvre, qui a fait le tour du monde, connaît une autre accélération ce mercredi, entre la fin imminente des gardes à vue et une conférence...

Le monte-charge utilisé par des cambrioleurs pour pénétrer dans le musée du Louvre, sur le quai François Mitterrand, à Paris, le 19 octobre 2025 © Dimitar DILKOFF
Le monte-charge utilisé par des cambrioleurs pour pénétrer dans le musée du Louvre, sur le quai François Mitterrand, à Paris, le 19 octobre 2025 © Dimitar DILKOFF

Après l'interpellation de deux suspects, l'affaire du casse du Louvre, qui a fait le tour du monde, connaît une autre accélération ce mercredi, entre la fin imminente des gardes à vue et une conférence de presse de la procureure de Paris.

Laure Beccuau s'exprimera au cours d'une conférence de presse programmée à 17H00 au tribunal judiciaire, a indiqué le parquet de Paris. 

Cette conférence de presse, en présence de représentants de la BRB (Brigade de répression du banditisme) et de l'OCBC (l'Office central de lutte contre le trafic de biens culturels), reviendra sur l'ouverture d'information judiciaire dans cette affaire.

Cette prise de parole pourrait coïncider avec la fin des gardes à vue des deux suspects -débutées samedi soir et qui peuvent durer jusqu'à 96 heures- avant leurs possibles défèrement et mise en examen.  

"C'est un dossier difficile pour tout le monde", avec un "droit au procès équitable difficile" en raison notamment de son ultra-médiatisation, a souligné mercredi à l'AFP Nadia El Bouroumi, avocate d'un des suspects en garde à vue. 

Son client "ressent la pression, il est abattu", a-t-elle déploré, confirmant des propos tenus auprès de TF1. 

Plus d'une semaine après le vol spectaculaire de huit joyaux de la couronne de France en quelques minutes au musée du Louvre, les bijoux restent introuvables.

Les deux suspects sont âgés d'une trentaine d'années et originaires de Seine-Saint-Denis, selon une source proche du dossier. Ils sont connus des service de police pour des vols.

88 millions d'euros

L'un des deux hommes a été interpellé samedi soir à l'aéroport de Roissy alors qu'il s'apprêtait à embarquer pour l'Algérie. 

Le butin de ce casse rocambolesque, qui a fait le tour de la planète, est estimé à 88 millions d'euros, avait indiqué Laure Beccuau.

Vers 09H30 le 19 octobre, les membres du commando avaient installé un camion-élévateur au pied du musée, sur le quai François-Mitterrand, et deux d'entre eux, visages masqués, s'étaient hissés avec une nacelle jusqu'à la galerie Apollon.

Après avoir brisé une fenêtre et les vitrines contenant les bijoux à l'aide de disqueuses, les voleurs étaient repartis à bord de deux scooters conduits par leurs complices.

Le cambriolage a duré en tout moins de huit minutes.

Les investigations, confiées à la BRB et à l'OCBC, mobilisent une centaine d'enquêteurs.

Plus "de 150 prélèvements de traces ADN, papillaires et autres ont été réalisés" sur les lieux du cambriolage, selon Mme Beccuau.

Dans leur fuite, les malfaiteurs ont laissé tomber la couronne de l'impératrice Eugénie, qui a été abîmée et qui devra être restaurée.

Sécurité en question

L'affaire a provoqué des débats fleuves sur la sécurité du Louvre, musée le plus visité du monde.

Et a débouché sur un premier bras de fer. Le nouveau préfet de police de Paris, Patrice Faure, s'est dit mercredi "fermement opposé" à l'installation d'un commissariat au sein du musée du Louvre, demandée par la présidente du Louvre, Laurence des Cars, après le cambriolage.

Dimanche déjà, le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez avait opposé une fin de non-recevoir à Mme des Cars concernant l'installation d'un tel commissariat.

Le président de la commission de la Culture du Sénat, Laurent Lafon, a lui estimé mardi, à l'issue d'une visite des installations de sûreté du Louvre, que la sécurité de l'établissement n'était "pas conforme à ce qu'on peut attendre d'un musée aujourd'hui". "Il y a de nombreuses améliorations à faire", selon le sénateur centriste.

"Si ce vol spectaculaire a eu lieu, c'est un échec, c'est un échec pour tout le monde", a déclaré mardi la ministre de la Culture Rachida Dati, lors d'une audition devant cette même commission consacrée au projet de budget 2026. "Des failles sécuritaires ont bien existé (...) et donc il faudra y remédier."

Les conclusions de l'enquête administrative sur la sécurité du musée mondialement connu devrait être dévoilées mercredi soir.

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