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Catherine Hanssen, présidente de l’Ordre des experts-comptables Grand Est

«Les experts-comptables ne doivent pas rester isolés»

Facture électronique, mise en place d’une commission prévention des difficultés des entreprises, situation conjoncturelle, attractivité de la profession, Catherine Hanssen, présidente de l’Ordre des experts-comptables Grand Est revient sur les grands sujets du moment à l’occasion de la journée des nouveaux inscrits ce 5 septembre à Strasbourg.

© Emmanuel Varrier. «Les jeunes inscrits doivent se rapprocher de notre institution. L’Ordre est là pour les accompagner», assure Catherine Hanssen, présidente de l’Ordre des experts-comptables Grand Est
© Emmanuel Varrier. «Les jeunes inscrits doivent se rapprocher de notre institution. L’Ordre est là pour les accompagner», assure Catherine Hanssen, présidente de l’Ordre des experts-comptables Grand Est

Quel est l’objectif de cette journée des nouveaux inscrits ?

C’est une journée de formation que l’Ordre a souhaité, cette année, rendre obligatoire pour permettre à cette centaine d’experts-comptables de la région de prendre conscience qu’ils n’étaient pas seuls dans l’exercice de leur profession. Le grand message que nous souhaitons leur faire passer est que l’expert-comptable ne doit pas resté isolé. L’Ordre est là pour les accompagner et nous entendons inciter les jeunes inscrits à se rapprocher de notre institution.

La région Grand Est affiche aujourd’hui près de 1 600 experts-comptables et pas loin de 600 experts-comptables stagiaires, la profession commence-t-elle réellement à de nouveau attirer ?

Notre profession est engagée dans un renforcement de son attractivité ! Aujourd’hui, dans le climat général que nous connaissons, les métiers d’expertise comptable s’affichent comme une valeur refuge pour les jeunes. Au sein d’un cabinet, les évolutions et les activités sont multiples. Ils peuvent réellement s’épanouir.

La facture électronique, dont la généralisation est fixée au 1er septembre 2026, s’affiche comme un des grands sujets de votre profession, cela sera d’ailleurs un des fils rouges de votre congrès national (du 17 au 19 septembre à Lyon), les entreprises, notamment TPE et PME sont-elles réellement engagées dans cette transition comme l’assure d’ailleurs une enquête de votre ordre national parue mi-avril ?

Dans la région, si la plupart des entreprises sont naturellement informées de cette transition, elles ne sont globalement pas prêtes. La pédagogie et l’accompagnement demeurent des leviers à renforcer. Cette transition se doit d’être réussie car l’avenir de la gestion de l’entreprise passe par cette facturation digitalisée.

En début d’année, quelques jours après votre élection à la présidence de l’Ordre régional, vous annonciez le lancement, au sein de l’Ordre, d’une commission spécifique aux difficultés des entreprises. Est-elle aujourd’hui effective ?

Elle est effective mais elle est surtout active du fait du contexte général ! Les différents acteurs de l’écosystème entrepreneurial et économique sont actifs sur la prévention des difficultés des entreprises. L’expert-comptable possède un rôle clé pour anticiper et gérer ces difficultés. C’est ainsi que nous renforçons notre présence auprès des chefs d’entreprise sur ce sujet.

D’un point de vue général et dans le contexte conjoncturel plus que tendu, comment appréhendez-vous la situation en région ?

Il est nécessaire de retrouver une stabilité car il n’y a rien de pire que l’attentisme que l’on peut constater chez bon nombre d’entreprises. Au niveau national, un message d’alerte de la profession est lancé auprès de la sphère politique et de nos décideurs pour de nouveau faire prendre réellement conscience de la situation. Dans la région, d’une façon générale les choses apparaissent, encore, moins délicates avec une baisse globale du chiffre d’affaires des entreprises de 1%. Un point particulier est à mentionner en Alsace-Moselle, c’est le retard de plus en plus important du tribunal judiciaire au niveau du traitement des dossiers d’immatriculation des entreprises. Nous continuons à alerter sur cette problématique qui freine indéniablement le développement économique de nos territoires.