Sauvegarder l'article
Identifiez vous, pour sauvegarder ce article et le consulter plus tard !

Le grand flou budgétaire persiste, la droite du Sénat dans les starting-blocks

Tous les regards sont tournés vers le Sénat : la chambre haute examine cette semaine les budgets de l'État et de la Sécurité sociale, avec une droite déterminée à dérouler sa copie anti-taxes et pro-réforme des retraites, quitte à amplifier l'incertitude sur un compromis final.

Le Sénat se lance dans le périlleux examen du budget de l'État en commission des Finances, en repartant de la copie initiale du gouvernement. © Miguel Medina
Le Sénat se lance dans le périlleux examen du budget de l'État en commission des Finances, en repartant de la copie initiale du gouvernement. © Miguel Medina

Le marathon budgétaire fait étape au Palais du Luxembourg cette semaine. Les sénateurs y ferraillent sur le budget de la Sécu depuis plusieurs jours, avant un vote solennel prévu mercredi après-midi. Mais également en commission des Finances, quelques mètres plus loin, où le volet recettes du projet budget de l'État est examiné au pas de course lundi matin avant son arrivée dans l'hémicycle à partir de jeudi. Sur ce texte, les sénateurs repartent de la copie initiale du gouvernement, conséquence du rejet quasi-unanime du budget à l'Assemblée nationale en première lecture samedi.

"Il vaut mieux une loi spéciale qu'un budget qui continuera à déclasser la France et à appauvrir les Français"

"Il vaut mieux une loi spéciale plutôt qu'un budget qui continuera à déclasser la France et à appauvrir les Français"

Les députés devront patienter avant de revoir le projet de loi de finances au Palais Bourbon, car les sénateurs disposent d'une vingtaine de jours pour l'examiner et leur majorité droite-centriste compte bien aboutir à un vote final sur leur copie, prévu le 15 décembre. Ce délai est-il compatible avec le vote d'un budget avant la fin de l'année ? Le gouvernement de Sébastien Lecornu continue d'y croire, même si de nombreux cadres du bloc central envisagent déjà l'hypothèse d'une loi spéciale votée en urgence en décembre pour permettre la levée des impôts, avant une reprise des discussions budgétaires en janvier.

Lire aussi : Le gouvernement veut croire à un compromis malgré le rejet quasi unanime du budget

"Il vaut mieux une loi spéciale plutôt qu'un budget qui continuera à déclasser la France et à appauvrir les Français", a assumé le patron des Républicains Bruno Retailleau, redevenu sénateur. L'attitude du Sénat sera donc particulièrement scrutée, car un compromis futur entre députés et sénateurs pourrait permettre d'accélérer la procédure budgétaire. Mais cela semble très mal embarqué. Car si Gérard Larcher, président du Sénat, a souhaité ces derniers jours sur Public Sénat "parier sur l'intelligence collective", M. Retailleau affiche une position très dure et promet de "revenir sur les folies fiscales de LFI et du Rassemblement national", avec "une position raisonnable : moins d'impôts et plus d'économies". 

"Je ne pense pas que Bruno Retailleau pense au fond que ne pas avoir de budget est une solution pour la France", a répondu la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin. "Si on joue la présidentielle de 2027 dans l'hémicycle où on débat du budget 2026, on n'aura pas le budget de 2026 et probablement que la présidentielle se passera très mal".

Réformes des retraites bientôt rétablie

Les débats en cours sur le budget de la Sécu ont néanmoins déjà dessiné les contours d'une droite sénatoriale inflexible, refusant quasiment tous les compromis trouvés à l'Assemblée nationale. La droite et ses alliés centristes s'apprêtent d'ailleurs à s'opposer à la suspension de la réforme des retraites et au "dégel" des prestations sociales, deux votes cruciaux qui auront probablement lieu mardi soir.