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Foodtech

Le Groupe Mentor se sépare d’Api Tech, l’annonce interroge

Le Groupe Mentor a annoncé la semaine dernière l’arrêt de son soutien financier à l’une de ses plus importantes filiales, Api Tech, le leader de distributeurs de pizzas en France. Une annonce qui a fait l’effet d’une bombe auprès des 700 salariés de l’entreprise et de sa filiale Just Queen. Pour Benoît Michaux, le fondateur et aujourd’hui président du service stratégique du groupe, il était devenu impossible de continuer à abonder financièrement du fait d’un manque annoncé de financement extérieur et d’un non suivi des banques. Une annonce qui interroge notamment au niveau de l’État. La préfecture de Meurthe-et-Moselle a annoncé se pencher sur le sujet. L’an dernier Api Tech affichait un CA de près de 124 M€.

© Emmanuel Varrier. L’annonce du Groupe Mentor de se séparer de sa filiale foodtech, Apitech, interroge aujourd’hui.
© Emmanuel Varrier. L’annonce du Groupe Mentor de se séparer de sa filiale foodtech, Apitech, interroge aujourd’hui.

Arrêt brutal d’Api Tech et coup de tonnerre dans la galaxie du Groupe Mentor ! Depuis la semaine dernière, les trois usines (Seichamps en Meurthe-et-Moselle, Saint-Dizier en Haute-Marne et Bollène dans le Vaucluse) et les quelque 700 salariés de la branche foodtech du Groupe Mentor, sont sous le choc et quasiment à l’arrêt.

La semaine dernière, le Groupe Mentor (280 M€ de CA et 2 400 salariés) annonce : «que malgré de nombreux ajustements opérés ces derniers mois et des moyens importants mobilisés. Api Tech n’a pas trouvé l’équilibre économique nécessaire à son autonomie financière. Nous avons accompagné ce projet avec détermination, mais sa situation structurellement déficitaire nous conduit à arrêter le soutien financier du groupe.»

Benoît Michaux, le fondateur du Groupe Mentor et aujourd’hui président du service stratégique, assure être dans l’incapacité de continuer à financer sa branche foodtech. «Quand nous nous sommes lancés dans cette diversification dans la foodtech, nous pensions être suivis par les banques. 97 % des investissements ont été réalisés par le groupe, 1 % par les banques et 2 % par les opérateurs de leasing», explique Benoît Michaux.

Le leader des distributeurs de pizza en France avait pour ambition de mettre en place 3 000 distributeurs de sa marque propre Just Queen. «Nous avons pris beaucoup de retard lié à des retard dans l’obtention des baux notamment», explique Benoît Michaux. 1 500, seulement, ont été installés.

La préfecture de Meurthe-et-Moselle s’interroge

Déjà en février dernier, un plan de sauvegarde de l’emploi avait été mis en place entraînant la suppression d’une centaine d’emploi. «Cela n’a pas suffi.»

Bilan des courses : les liquidités ne sont plus présentes et le groupe assure que «dans un contexte économique devenu plus incertain, nous avons aujourd’hui la responsabilité de garantir la solidité du Groupe et de concentrer nos ressources sur toutes nos autres activités porteuses à long terme, comme le financement des particuliers et des entreprises, l’assurance, le recrutement, la médecine esthétique, les activités immobilières, la transmission d’entreprises, la communication, la formation.»

«Cette situation me désole et cette décision difficile ne remet aucunement en cause l’implication des équipes, ni la pertinence du projet à son origine mais je ne peux pas prendre le risque de fragiliser les autres entités du groupe», continue Benoît Michaux.

Aujourd’hui, un repreneur est recherché. Les offres de reprise seront réunies jusqu’au 10 juillet. Faute d’offres insuffisantes ou d’absence d’offres, la casse sociale apparaît inévitable.

«Un industriel m’a déjà contacté mais rien n’est fait», assure Benoît Michaux.

Dans l’écosystème entrepreneurial, l’annonce surprend et interroge notamment au niveau de l’État.

«Il semble que l’on se dirige vers un redressement judiciaire. Nous suivons le dossier et nous serons présents pour accompagner les salariés si les choses évoluent mal. Une période d’enquête s’ouvre !» a assuré vendredi dernier, Françoise Souliman, la préfète de Meurthe-et-Moselle interrogée sur le sujet à l’occasion d’un point avec la presse locale.

Un nouveau Comité social et économique devrait se tenir demain, mardi 24 juin.