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Le lycée Boucher-de-Perthes solide partenaire de la Marine nationale

Depuis plus de trente ans, un partenariat uni la Marine nationale et le lycée Boucher-de-Perthes à Abbeville. Deux formations bac professionnel : maintenance industrielle et métiers de l’électricité et de ses environnements permettent à des élèves d’intégrer cette voie d’excellence.

Karine Ferté, proviseure adjoint au lycée Boucher-de-Perthes.
Karine Ferté, proviseure adjoint au lycée Boucher-de-Perthes.

L’amiral Courbet (1827-1885) étant né à Abbeville, ville qui était autrefois un port, il était légitime que le partenariat entre la Marine nationale et un lycée débute dans la ville. C’était il y a plus de trente ans. Depuis, il perdure et se renforce. Après maintenance industrielle, une nouvelle formation : métiers de l’électricité et de ses environnements intègre ce partenariat à la rentrée. Car au lycée Boucher-de-Perthes, sont formés des techniciens. Cette carrière dans la marine est un tremplin de premier choix pour une carrière civile.

Chaque dossier est scrupuleusement étudié

Mais n’y entre pas qui veut : «Dès la troisième, les dossiers des candidats sont examinés par une commission dédiée, explique Karine Ferté, proviseure adjoint au lycée Boucher-de-Perthes. Elle est composée de membres de l’équipe pédagogique, de moi même et d’un représentant du centre d’information et de recrutement des forces armées d’Amiens, chargé du recrutement en amont». Chaque dossier est scrupuleusement étudié en tenant compte à la fois des résultats scolaires et des appréciations concernant le comportement des élèves. Certains se sont déjà présentés lors de la journée portes ouvertes. Certains dossiers peuvent être refusés dès cette étape. Toutefois, les élèves peuvent toujours intégrer la section marine l’année suivante, en classe de première, après une nouvelle commission.

«Dès la rentrée de seconde, une réunion est organisée avec le CIRFA afin de rappeler aux élèves les exigences en terme de résultats scolaires et de comportement. Chaque élève bénéficie d’un suivi individualisé, notamment lors des conseils de classe où un représentant du CIRFA est présent. Car ils vont intégrer un parcours d’excellence et sécurisé. Ce n’est par parce qu’ils entrent en seconde que c’est gagné. Ils épousent les valeurs de la République. Leurs engagements rayonnent auprès des autres élèves», informe Karine Ferté. C’est en première que les élèves suivent, en plus de leur cursus, deux heures d’enseignement technologique spécifique à la marine. Les matières abordées incluent des spécialités telles que le fonctionnement des moteurs diesel, la transformation de l’eau de mer en eau douce, l’hydraulique et le pneumatique. Dès 2026, une heure sera consacrée au brevet d’initiation mer.

Formation en milieu professionnel dès la seconde

«Ils effectuent deux semaines de période de formation en milieu professionnel au pôle école Méditerranée de Saint-Mandier, près de Toulon, poursuit-elle. Cette période leur permet de découvrir les divers métiers accessibles et d’avoir un avant-goût de leur future vie de marin. Le voyage se fait en compagnie de deux enseignants qui accompagnent les élèves sur place pendant deux jours et d’un représentant du CIRFA. Pour le retour, il reste en charge des élèves».

Durant ces deux semaines, les élèves sont évalués sur leur tenue, leur comportement en groupe et leur attitude envers des gradés. Cette évaluation est déterminante pour la poursuite de la formation dans la section marine. En terminale, les élèves continuent de suivre deux heures de cours spécifiques à la marine. Ils passent quatre semaines de PFMP au PEM de Saint-Mandrier, où ils effectuent des stages pratiques et professionnels au sein de la Marine nationale.

Loic Macrel, Bruno Laignel, Karine Ferté et Sébastien Lechaine.

À l'issue de cette PFMP, les élèves passent une évaluation pratique. Ils tirent au sort un sujet technique qu'ils devront développer et présenter lors des oraux du bac devant un jury composé des professeurs et d'un membre du CIRFA. La note finale est calculée à partir de l'épreuve pratique et de l'épreuve orale. Elle compte pour l'obtention du bac. Suite à cette PFMP, les élèves doivent exprimer leurs vœux pour la spécialité qu'ils souhaitent intégrer. Ceux qui ont obtenu de bons résultats scolaires peuvent postuler à l'école des sous-officiers Maistrance, située à Brest. C’est la seule formation en France permettant à des élèves de bac pro d’intégrer cette école prestigieuse. Le parcours de formation marine se termine avec la cérémonie de remise des liens, moment solennel, durant lequel les élèves signent leur engagement de deux ans, quatre ans ou huit ans auprès de la Marine nationale, généralement début juillet. Cette année, ils devraient être quatre à le concrétiser

«Pour la rentrée 2025, douze lycéens devraient intégrer la filière maintenance industrielle et deux celle des métiers de l’électricité et de ses environnements, qui sera relancée en septembre, poursuit-elle. Les élèves qui postulent peuvent venir de toute la France. Ceux qui souhaitent intégrer le partenariat marine sont prioritaires sur les autres. Nous avons réalisé de nombreuses campagnes d’informations, notamment dans les collèges, auprès des centres de d’information et d’orientation dans la Somme et les départements limitrophes». Karine Ferté associe Bruno Laignel, Loic Macrel et Sébastien Lechaine, tous trois enseignants en maintenance : «Je salue l’engagement des équipes pédagogiques, tient-elle à assurer, nous avons une bonne réputation à Toulon. Nous disposons d’un parc d’une vingtaine de machines. Nous sommes très bien lotis pour coller le mieux possible aux attentes de la marine nationale», soulignent-ils humblement.