Le Parlement de la Mer présente ses travaux prospectifs pour 2040
Le Parlement de la Mer a été institué en 2018 par la Région Hauts de France suite à une proposition du Ceser. Après de longs travaux, ce dernier vient de rendre un rapport donnant ses perspectives pour le littoral de la Côte d'Opale à l'horizon 2040.

Le Parlement de la Mer a rendu sa copie. Une conférence de presse s'est déroulée ce lundi 28 avril à Boulogne-sur-Mer, pour présenter les résultats de ses travaux, sous la houlette du sénateur Jean-François Rapin et de la vice-présidente des Hauts de France en charge de la mer, Faustine Maliar. Le résultat, c'est un rapport prospectif sur l'attractivité du littoral de la Côte d'Opale à l'horizon 2040. Un rapport lourd, dense et complet, le fruit d'un très long travail, d'écoute et d'enquête, effectué avec des spécialistes de tous secteurs, des élus ou encore des chercheurs. S'il ne divulgue aucune surprise, le diagnostic pèse le pour et le contre.
Des forces et des faiblesses à mesurer
Côté nuages, figure le vieillissement de la population. Nos jeunes semblent fuir le littoral. D'ici 2040, on parle de plus de 100 000 habitants en moins. Les 65 ans et plus atteindront 30% de la population, soit 10 points de plus qu'en 2024. Cause ou conséquence, la problématique de la formation reste aussi importante et le tissu économique semble plus résilient qu'autre chose... Ajoutons à cela l'enjeu climatique et ses conséquences (érosion, inondations ou submersion...) et le constat paraît bien sombre.
Mais le territoire ne manque pas d'atouts. Pour exemple : «Nous avons une belle croissance du tourisme», s'est félicité Jean-François Rapin. L'attractivité du territoire est indéniable avec le site des Deux Caps, la Baie d'Authie ou encore le Dragon de Calais. «Pour la gérer il faudra progresser sur les questions d'accueil mais aussi sur une meilleure organisation afin d'éviter le sur-tourisme et favoriser la transition écologique comme économique sur le territoire.»
Cette transition est aussi portée par la révolution énergétique en route autour de Dunkerque, qui se traduit par exemple par la constitution de la Vallée de la Batterie avec les gigafactories ou la construction de l'EPR2 à Gravelines. Un fabuleux poumon économique pour le territoire renforcé par les développements et les complémentarités des trois ports du détroit : Boulogne, Calais et Dunkerque. Et la dynamique favorise aussi la recherche universitaire.
Tracer l'avenir sur les bases du diagnostic
Maintenant que le constat est couché sur le papier, c'est aux décideurs d'agir. Les élus territoriaux notamment devront s'en emparer et proposer des solutions pour faire face aux enjeux de demain en s'appuyant sur les forces de la Côte d'Opale. «Si je devais désigner des priorités, ce serait déjà d'anticiper sur la baisse de la démographie, suggère Faustine Maliar. Ensuite ce serait comment on accompagne la dynamique du littoral en tenant compte des diversités économiques comme écologiques du territoire. Enfin la qualité de vie, pour que, demain, la Côte d'Opale ne soit pas un lieu de passage mais de fixation.»
Et Jean-François Rapin de conclure en soulignant qu'une fois les solutions travaillées par les décideurs, le Parlement de la Mer pourrait, pourquoi pas, être saisi pour évaluer les solutions qui seraient mises en œuvre.