Sauvegarder l'article
Identifiez vous, pour sauvegarder ce article et le consulter plus tard !

Le patron de la SNCF prolongé jusqu'à l'automne

Le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou, qui poursuit son mandat à la tête du groupe depuis plus d'un an, a accepté de prolonger l'intérim jusqu'à l'automne, faute de désignation de...

Le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou, le 23 février 2023 à La Plaine-Saint-Eenis, en Seine-Saint-Denis © ALAIN JOCARD
Le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou, le 23 février 2023 à La Plaine-Saint-Eenis, en Seine-Saint-Denis © ALAIN JOCARD

Le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou, qui poursuit son mandat à la tête du groupe depuis plus d'un an, a accepté de prolonger l'intérim jusqu'à l'automne, faute de désignation de son successeur et malgré la limite d'âge.

Jean-Pierre Farandou, entré en 1981 dans le groupe public dont il a pris les rênes en 2019, avait échoué à obtenir du gouvernement sa reconduction pour un second mandat en mai 2024. Il aurait dû quitter ses fonctions après les Jeux olympiques de Paris, mais la dissolution de l'Assemblée nationale et les changements de gouvernement ont enrayé le processus de succession.

Les prolongations auraient dû se conclure au plus tard le 4 juillet pour le 68e anniversaire du cheminot en chef, synonyme de limite d'âge. 

Mais M. Farandou, interrogé par des journalistes mercredi matin lors d'un point presse sur l'apport de l'intelligence artificielle (IA) pour le transport ferroviaire, "a répondu que l’État lui avait demandé, lors du conseil d'administration du 19 juin, de poursuivre son intérim jusqu'à l'automne", a-t-on appris auprès du groupe.

"J’ai accepté même si je commençais à envisager une nouvelle vie", a-t-il déclaré selon ses propos rapportés par Le Figaro.

"Je rends service. Ce n’est pas moi qui m’accroche. Cette entreprise, c’est la mienne", a-t-il ajouté, écrit le quotidien.

Pour lui succéder, le nom de l'ex-Premier ministre Jean Castex, actuel PDG de la RATP, revient régulièrement sur les lèvres des observateurs.

Parmi les autres noms cités figurent celui de Xavier Piechaczyk, président de RTE, ou encore celui de Marie-Ange Debon, présidente de Keolis (filiale de la SNCF spécialisée dans les transports publics).

Dans une interview en avril à La Tribune, le ministre des Transports Philippe Tabarot imaginait, pour succéder à M. Farandou, "quelqu'un qui sait dialoguer avec ses salariés, qui a la culture du résultat financier, (...) qui a une connaissance de la maison, du ferroviaire et du territoire." 

"Je vous laisse deviner quelle peut être cette personne", avait-il ajouté.

Comptes dans le vert

Succédant à Guillaume Pepy en 2019, Jean-Pierre Farandou - jusqu'alors PDG de Keolis - avait pour mission principale de redresser les comptes de la SNCF et de faire appliquer la réforme ferroviaire de 2018.

Son mandat a été marqué par plusieurs crises, dont la pandémie de Covid-19, qui a mis les trains à l'arrêt pendant plusieurs mois.

Mais Jean-Pierre Farandou a ramené les finances de l'entreprise dans le vert avec un bénéfice historique de 2,4 milliards d'euros en 2022 et à nouveau 1,3 milliard en 2023, permettant de financer des investissements, à commencer par la régénération du réseau et l'achat des rames TGV de nouvelles générations, attendues début 2026.

En février, la SNCF assurait être désormais dans un "cercle vertueux" réalisant un bénéfice net en 2024 pour la quatrième année consécutive, à 1,6 milliard d'euros, avec un chiffre d'affaires en croissance de 3,8%.

Quant à la dette du groupe de 290.000 salariés, dont 217.000 en France, elle est maitrisée et oscille autour de 25 milliards d'euros.

Son successeur devra affronter plusieurs chantiers: la poursuite de la rénovation du réseau ferroviaire, et la réussite du virage de la concurrence alors que d'ici 2030, la majorité du réseau TER ne sera plus en situation de monopole et qu'une cinquantaine de rames à grande vitesse d'autres compagnies rouleront face aux TGV de la SNCF.

63TK2ZP