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Le procès de seize militants d'ultradroite qui voulaient cibler les musulmans s'est ouvert

Le procès de 16 militants du groupe d'ultradroite Action des forces opérationnelles (AFO), soupçonnés d'avoir planifié des actions violentes visant les musulmans de France, s'est ouvert mardi...

A l'intérieur du Tribunal de Paris le 29 décembre 2024 © THOMAS SAMSON
A l'intérieur du Tribunal de Paris le 29 décembre 2024 © THOMAS SAMSON

Le procès de 16 militants du groupe d'ultradroite Action des forces opérationnelles (AFO), soupçonnés d'avoir planifié des actions violentes visant les musulmans de France, s'est ouvert mardi devant le tribunal correctionnel de Paris.

Quinze personnes ont pris place sur les bancs des prévenus, certaines un peu perdues, d'autres plus assurées, allant jusqu'à se saluer comme de vieux amis.

Une femme sur les trois poursuivies n'a pas pu se présenter pour des raisons de santé. Un seul homme, Daniel R., 39 ans, le plus jeune des prévenus, comparaît détenu dans le cadre d'une autre affaire. 

Les 16 prévenus sont considérés comme les membres les plus radicaux et les plus impliqués du groupe AFO. Tous sont soupçonnés d'association de malfaiteurs terroriste et de recherches d'armes, avec des implications diverses.

Ils ont rejoint entre 2017 et 2018 le groupe AFO, une organisation "hiérarchisée et structurée" planifiant des "actions violentes concrètes dans des lieux symboliques" de l'islam, selon l'ordonnance des juges d'instruction. 

La plupart ont vécu les attaques terroristes de 2015 et 2016 en France comme un signe: celui du combat nécessaire contre l'islam.

L'enquête a ainsi révélé que l'objectif revendiqué de AFO était de "faire prendre conscience (...) du risque de pénétration islamiste", dans le but de "rétablir pour nos enfants et nos petits-enfants l'héritage bâti par nos ancêtres".

Le groupe avait imaginé une "opération halal" prévoyant de dissimuler les femmes d'AFO sous des niqabs pour empoisonner de la nourriture dans les rayons halal de supermarchés avec du cyanure ou de la mort aux rats. 

Les membres d'"Action des forces opérationnelles", envisageaient également de tuer "200 imams radicalisés", de faire exploser la porte d'une mosquée de Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine) ou encore de piéger un couscoussier avec des explosifs. 

"Il y a un certain nombre de fantasmes autour de ce dossier", a expliqué à l'AFP Me Gabriel Dumenil, l'avocat de Daniel R. Le parquet lui-même "a considéré que les projets n'étaient pas aboutis, étaient plutôt embryonnaires et donc n'étaient pas emprunts d'une volonté de concrétisation", a-t-il poursuivi.

Pendant leur garde à vue, plusieurs des prévenus avaient fait référence à la Seconde Guerre mondiale, expliquant avoir eu l'impression de "faire partie de la Résistance, comme dans les films". Et comme dans des films les membres d'AFO utilisaient des pseudos: Mirabeau, Attila, Flamme... 

Guy S., nom de code "Richelieu", retraité de la police nationale, a été identifié par les enquêteurs comme étant à l'origine de la formation d'AFO. Sa compagne, Marie-Véronique R., était elle chargée d'animer le blog "Réveil patriote", organe prosélyte du groupe. 

Autre prévenu dans cette affaire: Philippe C.. Un "patriote", "prêt à prendre les armes pour son pays menacé".

Des armes à feu et des milliers de munitions avaient été trouvées lors de perquisitions, y compris des éléments entrant dans la fabrication d'explosifs de type TATP. 

Le procès doit durer jusqu'au 27 juin.

cbr/bfa/dch   

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