Sauvegarder l'article
Identifiez vous, pour sauvegarder ce article et le consulter plus tard !

Le PS maintient l'étreinte sur le gouvernement autour de la taxe Zucman

Jour de relâche à l'Assemblée, mais pression intacte: le patron du PS Olivier Faure a agité dimanche le spectre d'une nouvelle censure, entraînant une probable dissolution, si le gouvernement ne cédait pas dans les prochains jours.

Le patron des socialistes Olivier Faure lors des débtas sur le budget à l'Assemblée nationale, le 24 octobre 2025 à Paris. © Alain JOCARD
Le patron des socialistes Olivier Faure lors des débtas sur le budget à l'Assemblée nationale, le 24 octobre 2025 à Paris. © Alain JOCARD

Le patron du PS Olivier Faure a agité dimanche le spectre d'une nouvelle censure, entraînant une probable dissolution, si le gouvernement ne cédait pas dans les prochains jours sur une taxe sur les hauts patrimoines. Après avoir décroché la suspension de la réforme des retraites, le PS entend pousser son avantage en concentrant ses revendications sur un autre objet : la taxe Zucman, qui s'invite au coeur des discussions sur la partie "recettes" du budget à l'Assemblée, prévues jusqu'au 4 novembre.

La taxe prévoit un impôt minimum de 2% sur les patrimoines à partir de 100 millions d'euros, mais "si d'aventure dans l'hémicycle, nous n'arrivions pas à avancer" sur cette version, "nous chercherons des amendements de repli", a précisé le premier secrétaire du PS. Alternative portée par son groupe : instaurer un impôt minimum de 3% sur les hauts patrimoines, à partir de 10 millions d'euros, en excluant les entreprises innovantes et familiales. Sous sa forme initiale, cet impôt est une ligne rouge pour l'exécutif. 

Lire aussi : la suspension de la réforme des retraites au coeur du Conseil des ministres

"La taxe Zucman, on a l'impression qu'elle va résoudre toutes les plaies d'Egypte", a déclar& le chef de députés MoDem Marc Fesneau, appelant à faire redescendre la pression.

La semaine qui s'ouvre à l'Assemblée, marquée également par le début de l'examen du budget de la Sécurité sociale en commission, s'annonce donc encore périlleuse pour le gouvernement Lecornu, qui ne doit pour l'heure sa survie qu'à la décision du PS de ne pas le censurer d'emblée.

Taxe "homéopathique"

Samedi soir, à la clôture de débats devenus houleux, la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a annoncé qu'à la reprise lundi, certains articles seraient examinés en priorité, repoussant de facto l'examen de la taxe Zucman à plus tard dans la semaine. Un report tactique selon La France insoumise, qui crie depuis plusieurs jours au "jeu de dupes" et accuse le PS de collusion avec l'exécutif à grand renfort de "tractations secrètes". Selon la cheffe des députés Insoumis, le PS "est en train de tout abandonner" en proposant une "taxe Zucman homéopathique". Face à ces attaques, Olivier Faure revendique des contacts "normaux" et une "discussion fluide" avec M. Lecornu, autour d'une volonté partagée d'aboutir à ce que la France soit dotée d'un budget avant la fin de l'année.

L'exercice s'apparente à du funambulisme pour un exécutif pris dans des injonctions contradictoires, entre son socle de soutiens, ses oppositions, ou encore le Sénat dont le président Gérard Larcher a fait savoir samedi sa volonté de retoquer la suspension de la réforme des retraites.