Le Village des solutions de demain s’ouvre le 7 novembre à Nancy sur fond de PLF

2 000 établissements employeurs, 30 500 emplois, 780 millions d’euros de masse salariale ! En Meurthe-et-Moselle, la part de l’Économie sociale et solidaire (ESS) n’est plus à faire. «L’ESS est une économie à part entière et non une économie à part», comme l’aime le rappeler Chaynesse Khirouni, la présidente du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle.

La quatrième édition du Village des solutions de demain, annoncée les 7 et 8 novembre à Nancy à l’Hôtel du Département, va de nouveau démontrer qu’un autre modèle économique est possible et surtout viable. Temps forts annoncés : la remise du Trophée de l’encouragement et du Prix du Village des Solutions de demain.

«L’ESS est un mode d’entreprendre et de développement économique adapté à tous les domaines de l’activité humaine auquel adhérent des personnes morales de droit privé qui remplissent les conditions cumulatives suivantes : un but poursuivi autre que le seul partage des bénéfices, une gouvernance démocratique définie et organisée par les statuts prévoyants l’information et la participation des associés, des salariés et des parties prenantes aux réalisations de l’entreprise», dixit le premier article de la loi Hamon de juillet 2014 qui a défini le périmètre des entreprises de ce secteur.

L’an passé, le Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle et la Région Grand Est ont lancé un fonds de 250 000 euros (150 000 euros de la Région Grand Est et 100 000 euros du Département de Meurthe-et-Moselle) dans le cadre d’un appel à projets pour ce secteur. Plusieurs lauréats seront présents à l’édition 2025 du Village des solutions de demain.

De nouveau mis à mal

«Leur modèle de développement ont un impact significatif sur les territoires, ils favorisent notamment les transitions, concourent à la cohésion sociale et territoriale et permettent de développer des dynamiques entrepreneuriales et une économie de proximité en ruralité», souligne l’exécutif départemental.

L’ESS, de plus en plus structurée, possède un poids économique indéniable.

Reste que le secteur est, de nouveau, mis à mal, dans le Projet de loi de Finances (PLF) et le Projet de loi de Financement de la sécurité sociale (PLFSS) avec des baisses drastiques.

«L’enveloppe dédiée au programme Stratégie économique en appui à l’ESS est amputée de 54% par rapport au PLF de l’an passé», assure l’Union des employeurs de l’ESS.

Le PLFSS, lui, prévoit une augmentation de plusieurs contributions aussi bien pour les employeurs que pour les salariés.

«Les entreprises de l’ESS se trouvent confrontées à un effet ciseaux préoccupant : d’un côté une contraction des soutiens publics et de l’autre, une nouvelle hausse simultanée des coûts salariaux, sans mesure d’allègements compensatoires», assure David Cluzeau, le président de l’Udes.

«Quel message est-il envoyé à ceux qui contribuent à la cohésion sociale et à la richesse nationale (10% du PIB) et qui emploient près de 2,7 millions de salariés ? Si cette politique de rigueur est assumée, la consolidation budgétaire s’effectue au détriment des politiques sociales et territoriales. Or, ce sont précisément ces politiques qui constituent le cœur de l’activité de l’ESS.»

Des politiques territoriales et sociales aujourd’hui mises à mal !