Sauvegarder l'article
Identifiez vous, pour sauvegarder ce article et le consulter plus tard !

Législative partielle à Paris: Michel Barnier part favori face à la gauche

Les Parisiens de la deuxième circonscription votent dimanche au premier tour d'une législative partielle qui mobilise peu à la mi-journée, et qui oppose l'ancien Premier ministre LR Michel Barnier, donné...

L'ex-Premier ministre Michel Barnier, le 3 septembre 2025 à Paris © STEPHANE DE SAKUTIN
L'ex-Premier ministre Michel Barnier, le 3 septembre 2025 à Paris © STEPHANE DE SAKUTIN

Les Parisiens de la deuxième circonscription votent dimanche au premier tour d'une législative partielle qui mobilise peu à la mi-journée, et qui oppose l'ancien Premier ministre LR Michel Barnier, donné favori, à la socialiste Frédérique Bredin.

S'il est élu, l'ex-Premier ministre éphémère d'Emmanuel Macron, 74 ans, sera le seul député LR de la capitale où depuis 2022 les 18 circonscriptions sont partagées entre la gauche et les macronistes. 

Son adversaire principale parmi les 17 candidats en lice: la socialiste Frédérique Bredin, 68 ans, une ancienne ministre des Sports de François Mitterrand, seule représentante de gauche.

L'issue du scrutin, provoqué par l'invalidation par le Conseil constitutionnel de l'élection du député macroniste Jean Laussucq, fait assez peu de doutes dans cette circonscription d'environ 100.000 habitants à cheval sur les 5e, 6e et 7e arrondissements, réputée imperdable par la droite.  

Seul suspense: la tenue ou pas d'un second tour, au vu notamment du risque d'abstention élevée, le scrutin exigeant qu'au moins un quart des électeurs inscrits se rendent aux urnes pour qu'un candidat puisse l'emporter dès le premier tour. 

Devant un bureau de vote du quartier Saint-Germain-des-Prés dans le 6e arrondissement, de plus en plus de personnes viennent allonger la queue peu avant midi... mais pour déjeuner au restaurant voisin.

La présidente du bureau de vote n°8, Céline Hervieu, également députée PS de la circonscription voisine, a constaté "une affluence particulièrement basse" dans les isoloirs, a-t-elle dit à l'AFP. Elle comptabilise seulement 70 votants à la mi-journée, sur plus de 1.000 inscrits.

"Si on n'était pas allé au marché il y a 15 jours, où Frédérique Bredin donnait des tracts, on n'aurait pas su qu'il y avait une élection", explique une électrice, Juliette, 59 ans. 

Suzanne, 30 ans et agente dans une administration publique, et Henri, 31 ans et architecte, sont quand même venus "pour le devoir citoyen" après avoir remarqué les affichages officiels des candidats dans la rue.

Pour ne pas arranger le faible intérêt apporté à cette élection, "plein de gens n'ont pas reçu les professions de foi", selon Justine, 25 ans, responsable de formation et mobilisée sur la campagne du candidat Reconquête Hilaire Bouyé.  

Chacun à sa place

Michel Barnier a la voie libre dans son camp depuis le retrait de Rachida Dati, qui avait menacé au début de l'été de se présenter face à lui, avant de jeter l'éponge, moyennant son intronisation par les Républicains pour la mairie de Paris et évitant ainsi un duel fratricide.

"Chacun est maintenant à sa place", a souligné l'ancien chef du gouvernement, renversé en décembre après seulement trois mois à Matignon, qui s'est affiché avec la ministre de la Culture démissionnaire durant sa campagne éclair.

"Je serai un député exigeant et loyal à l'égard du nouveau gouvernement", a promis l'ancien ministre de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, plusieurs fois député de Savoie, vendredi lors de son dernier meeting de campagne. 

Le Savoyard vit à Paris depuis 12 ans mais n'y est pas inscrit. "Il votera avec la procuration d'un ami. Il s'inscrira après sa victoire", a dit son entourage à l'AFP.

Frédérique Bredin espère mettre Michel Barnier en ballottage au second tour, prévu le 28 septembre, à l'aune des résultats des législatives de 2024: la socialiste Marine Rosset, sa suppléante, avait créé la surprise en arrivant en tête du premier tour, sous la bannière du Nouveau front populaire.

L'ancienne maire de Fécamp, qui voit en son adversaire le "symbole de l'échec gouvernemental", pense aussi que les "manœuvres" de la droite cet été repousseront une partie de l'électorat du centre droit.

Le camp adverse martèle de son côté que Frédérique Bredin est "la candidate de LFI", les Insoumis n'ayant pas présenté de candidat. 

L'ex-négociateur du Brexit a pris pour suppléante la maire du 5e arrondissement Florence Berthout, du parti Horizons de l'ancien Premier ministre Edouard Philippe.

Un attelage que le patron de Renaissance Gabriel Attal a vécu comme une "trahison" car il voulait que la suppléance revienne à l'un de siens, relate à l'AFP une source en interne. Le parti présidentiel "s'est fait totalement avoir par le deal Dati-Barnier conclu sur son dos", selon elle.

A droite de l'échiquier politique, le candidat LR affrontera, outre le candidat Reconquête, Thierry Mariani (RN).

769969E