Les acteurs économiques de l'est de la Somme analysent l'IA
Le Club des acteurs économiques de l'est de la Somme a voulu en savoir plus sur l'Intelligence artificielle, en conférence à Nesle. Devant une salle composée principalement de chefs d'entreprise, de cadres et d'élus, le président de l'association, Julien Burlat a présenté l'invité d'honneur : Thomas Solignac.

Le Club des acteurs économiques de l'est de la Some a voulu en savoir plus sur l'Intelligence artificielle, en conférence à la Nouvelle scène de Nesle. Devant une salle composée principalement de chefs d'entreprise, de cadres et d'élus, le président de l'associaton, Julien Burlat a présenté l'invité d'honneur : Thomas Solignac. Ce dernier, âgé de 33 ans, est un entrepreneur français spécialisé dans IA. Il a cofondé Golem.ai en 2016, plateforme dédiée à l’industrialisation des solutions intelligentes qui développe des solutions pour la compréhension automatique du langage, en s’inspirant des théories linguistiques de Noam Chomsky. En 2023, il a cofondé Kayro, une société de conseil qui accélère la détection et l'exécution de projets stratégiques d'IA pour des clients industriels et institutionnels. Issu du monde de l’informatique et diplômé en philosophie, il a enseigné pendant dix ans à Sciences Po Paris.
Thomas Solignac partage ses analyses sur l'impact de l’IA dans l’industrie et la société et a comme but de la démystifier pour un large public. Il a poursuivi son analyse sur les défis éthiques et sociétaux posés par l’introduction de l’IA dans nos vies, l’automatisation des métiers, la protection des données, la responsabilité algorithmique. Des thématiques que l’on retrouve dans l’Intelligence Artificielle pour les Nuls, livre paru en 2024, qui traite aussi de l’IA, «sauveuse de l’emploi et destructrice des empires. Pour les PME/PMI, il est important d’identifier, de trouver des opportunités pour construire la bonne solution. Il faut prioriser la R&D».
L'IA est multidisciplinaire, reliant technologie, business et sciences humaines
Curieux de savoir si dans l’auditoire, l’IA est déjà au sein de l’entreprise, très peu de mains se sont levées, moins de dix. Le conférencier a précisé que l'on peut recourir à l’IA sans Chat GPT, qui a besoin avant tout de dialogue. «On peut avoir un concept de parfum avec ses caractéristiques, réjouissances, odeurs, design du flacon et de son emballage. On utilise alors Internet pour sa fabrication».
L’Intelligence Artificielle est une disruption avec de nouvelles chaînes de valeur et d’équation économique : «Elle va créer de nouveaux modèles économiques et aura un impact dans l’industrie, grâce à une innovation incrémentale. Par exemple, faire de l’acier différemment, moins bien, mais suffisant et moins cher. La recherche permet chaque année de faire de l’acier moins cher et de plus en plus qualitatif. L’IA peut déployer des solutions sur mesure pour répondre à un appel d’offres. En revanche, l’IA n’est pas un outil de productivité, c’est une disruption des marchés».
La
confidentialité est un des problèmes de l’IA. Pour
Thomas Solignac, ce n’est pas une priorité : «On
va faire appel à d’autres solutions pour l’assurer. La Défense
et la Santé sont prioritaires dans cette recherche. L’IA va
supprimer certains métiers, elle est très consommatrice d’énergie,
mais c’est l’avenir. L’IA est un vecteur de transformation
régionale».
À la sortie de la conférence, les avis du public sont assez sévères
et peuvent se résumer ainsi : «Adopter
l’IA détruit tout effort mental, ce qui peut engendrer de graves
conséquences sur les cerveaux des juniors. L’IA ne remplacera pas
l’intelligence et la créativité des chercheurs reconnus dans le
monde entier, français ou non. Certains de la Silicone Valley sont
déjà très inquiets».