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Les Jardins de Valloires, l'essence de l'esthétique

À Argoules, au Nord-Ouest de la Somme et à la frontière du Pas-de-Calais, les Jardins de Valloires se découvrent au rythme des quatre saisons. Entre le printemps et l'été, mois de floraisons, tous les sens s'éveillent à l'évocation des 5 000 variétés de plantes qui composent les huit hectares de jardins, classés parmi les premiers selon leurs caractéristiques esthétiques.

© Les Jardins de Valloires - F. Goudeau
© Les Jardins de Valloires - F. Goudeau
© Les Jardins de Valloires - Franck Boucourt


«La diversité est la garantie d'un futur pour l'humanité, il faut la connaître, la recenser, la protéger», confie Gilles Clément. Lui-même jardinier, mais aussi biologiste, écrivain, enseignant, voyageur, Gilles Clément a créé les Jardins de Valloires en 1987, du nom de l'abbaye cistercienne du XIIème siècle à laquelle ils sont adossés. Il en a fait l'illustration des notions de «jardins en mouvement» et de «jardins planétaires» qui lui sont chères. Les Jardins de Valloires furent son premier grand aménagement avant le Parc André Citroën, le Jardin de l'Arche de la Défense ou le Parc Matisse de Lille. La conception lui avait été confiée pour utiliser l'intégralité de la collection végétale du pépiniériste Jean-Louis Cousin : «Depuis 1981, ce dernier avait réuni une collection de 3 000 espèces de végétaux originaires du Nord de l'Asie et du Nord de l'Amérique, qui s'adaptèrent tout à fait au climat de la Picardie, témoigne la régie Destination Baie de Somme. Désirant agrandir son domaine, introduire de nouveaux végétaux et faire connaître à un plus large public cette collection unique en France, il se mit à la recherche d'un lieu propice à la mise en valeur de sa collection». Le syndicat mixte pour l'Aménagement de la côte picarde lui avait alors proposé le site de l'abbaye de Valloires, l'une des mieux conservées en France.

Sur ce site historique à la beauté sauvage, Gilles Clément a donc organisé et harmonisé la collection exceptionnelle de Jean-Louis Cousin, créant un Jardin remarquable plusieurs fois primé, un observatoire dédié au végétal et à la biodiversité : «On y chemine sur huit hectares en toute liberté et en toutes saisons, dans des espaces aux ambiances variées et colorées, du Jardin régulier à la française aux îles végétales inspirées des jardins anglais, du jardin d’eau à la prairie sauvage, du Jardin des cinq sens au Jardin de l’évolution en lisière de forêt». Les Jardins de Valloires se conjuguent en effet au pluriel : jardins paysager, botanique, pédagogique et poétique.

Une roseraie de plus de 200 variétés

La roseraie des Jardins de Valloires se singularise par sa conception de parterres, structurés en carrés de 5x5 mètres, mais aussi par le choix original des variétés locales, anciennes ou rares, associées à des plantes vivaces, condimentaires, médicinales et des légumes qui évoluent tout au long de la saison. Le visiteur y découvre plusieurs variétés de roses particulières : «La rose Jardins de Valloires» spécialement créée par le rosiériste André Eve, baptisée en 1992 par Catherine Deneuve. «La rose des Cisterciens» créée par Henri Delbardet, baptisée pour la commémoration des 900 ans de l’Ordre de Cîteaux. «La rose of Picardy» créée par David Austin pour célébrer l’entente cordiale franco-anglaise. La dernière création de Valloires est «La rose séduction picarde», baptisée en juin 2015 par Jean- Pierre Pernaut et Élodie Gossuin.

Ouverts tous les jours jusqu'au 2 novembre. Horaires, billetterie, agenda sur www.jardinsdevalloires.fr

© Les Jardins de Valloires - Franck Boucourt

En chiffres

20 000 heures d'entretien annuel
55 000 visiteurs par an
200 variétés de roses