Logement: la reprise continue dans l'immobilier ancien, mais la remontée des prix est surveillée
Les ventes de logements anciens ont continué de progresser au troisième trimestre, comme c'est le cas depuis un an selon l'indice Notaires-Insee publié jeudi, mais la hausse de 0,7% des prix est surveillée de près avec...
Les ventes de logements anciens ont continué de progresser au troisième trimestre, comme c'est le cas depuis un an selon l'indice Notaires-Insee publié jeudi, mais la hausse de 0,7% des prix est surveillée de près avec la crainte qu'une remontée freine les acheteurs.
Le nombre de transactions enregistrées au cours des douze derniers mois est estimé à 921.000 à fin septembre, après 907.000 à fin juin.
Ce "volume annuel de transactions poursuit sa hausse entamée en octobre 2024, après une baisse continue depuis la fin avril 2022", précise l'Insee.
Dans les agences immobilières du réseau Orpi, "les agents ont retrouvé le moral", "des mandats de vente rentrent à nouveau", "les acquéreurs sont au rendez-vous et les vendeurs qui s'étaient emballés" ont accepté de baisser un peu leurs prix, relève Guillaume Martinaud, président d'Orpi.
Selon le dernier baromètre immobilier de SeLoger-Meilleurs Agents, publié début novembre, les acheteurs immobiliers sont de retour avec une demande qui a progressé de 9% en octobre 2025 par rapport à l'année précédente, pour revenir au niveau observé en octobre 2021, avant la remontée des taux d'intérêt.
"En 2025, les acheteurs se sont adaptés à la nouvelle donne des taux, et la demande repart, mais de façon plus sélective", selon le baromètre. Ce sont surtout les zones rurales et les maisons qui attirent davantage.
Les ménages qui achètent leur premier bien immobilier "sont revenus car les prix ont baissé", estime Guillaume Martinaud, qui ne les voit cependant pas prendre une place prépondérante dans le marché.
Pour preuve, le montant cumulé des nouveaux crédits immobiliers accordés entre janvier et septembre est en forte hausse de 38% par rapport aux neuf premiers mois de 2024, selon la Banque de France. Les primo-accédants représentent plus de la moitié (53%) des nouveaux crédits.
Ces volumes de prêts immobiliers octroyés avait fortement baissé entre mi-2022 et début 2024, au moment de la remontée des taux d'intérêt, élément déclencheur de la crise du marché immobilier, qui a touché l'ancien comme le neuf.
Vraie dynamique
Les investisseurs locatifs ont cependant quasiment disparu, découragés par l'obligation de rénovation énergétique des logements les plus énergivores et l'encadrement des loyers appliqué à Paris, selon Thomas Chaumeron, gérant de l'agence ISR immobilier dans le centre de Paris.
Désormais, "on n'est pas tiré d'affaire, mais il faut se loger", souligne Guillaume Martinaud, qui "va surveiller que les prix ne s'emballent pas, sinon on va casser la machine".
Au troisième trimestre, les prix de l'immobilier ancien étaient 0,7% au-dessus du niveau constaté à la même période de l'année dernière, selon l'indice de référence Notaires-Insee. Par rapport au trimestre précédent, allant d'avril à juin, ils sont restés stables.
Dans le détail, les prix ont augmenté de 1,3% pour les appartements et de 0,2% pour les maisons sur un an.
Hors Ile-de-France, ils sont quasi stables (-0,1%) sur un trimestre et en hausse de 0,7% sur un an. Une progression équivalente avait été observée au trimestre précédent.
En Ile-de-France, les prix ont progressé légèrement de 0,2% par rapport au deuxième trimestre, avec une hausse plus marquée pour les appartements parisiens (+1,1%). Sur un an, l'immobilier ancien francilien affiche une croissance des prix de 0,4%, une première après dix trimestres consécutifs de baisse.
Avec un total de 121.790 transactions d'octobre 2024 à fin septembre 2025, les ventes de logements ont augmenté de 11% en Ile-de-France sur un an, par rapport aux mêmes douze mois précédents, selon les Notaires du Grand Paris.
C'est "une amélioration de la situation, qui demeure à des niveaux inhabituellement bas", a commenté Elodie Frémont, présidente de la commission statistiques immobilières des notaires du Grand Paris, lors d'une conférence. Elle estime que la baisse des prix observée reste "insuffisante, mais elle permet de redéployer un petit peu de volume d'activité".
Au sein de son agence parisienne La Garçonnière immobilier, Bertrand Aubrun constate une "reprise des volumes" de vente et des "prix relativement stables". "Il y a une vraie dynamique depuis trois semaines à un mois" et la fin d'année 2025 ou les premiers mois de 2026 "pourraient être probablement très prometteurs", explique ce professionnel basé en bordure du quartier du Marais.
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