LR: Retailleau mise sur l'unité et donne la priorité aux municipales
"Aujourd'hui, il n'y a plus de +retaillistes+ et de +wauquiezistes+": le nouveau président de LR Bruno Retailleau a tourné la page mardi de la campagne interne contre son rival Laurent Wauquiez, fixant les municipales comme priorité et renvoyant à plus...

"Aujourd'hui, il n'y a plus de +retaillistes+ et de +wauquiezistes+": le nouveau président de LR Bruno Retailleau a tourné la page mardi de la campagne interne contre son rival Laurent Wauquiez, fixant les municipales comme priorité et renvoyant à plus tard le sujet qui fâche de la présidentielle.
Standing ovation devant les sénateurs LR, puis devant les députés: le Vendéen, 64 ans, a passé en revue les troupes d'un parti qu'il souhaite mettre en ordre de marche pour les prochaines échéances électorales.
Mission numéro un: éviter les traditionnelles divisions internes qui minent la droite depuis plus d'une décennie et afficher l'unité du parti aux côtés du président de groupe des députés LR, Laurent Wauquiez.
L'élu de Haute-Loire a demandé et obtenu "la confiance à l'unanimité" de la cinquantaine de députés de droite qui se sont exprimés après avoir accueilli sous les applaudissements le ministre de l'Intérieur, a indiqué à l'AFP un participant.
"Nous portions en réalité des lignes qui étaient très proches l'une de l'autre" pendant les trois mois de campagne pour la présidence LR, a assuré Bruno Retailleau, qui n'a toutefois pas révélé la place qu'il comptait accorder à son adversaire au sein de la direction du parti.
"Il y a eu une campagne, il y a eu des divergences, mais rien qui rende impossible la réconciliation", a expliqué un dirigeant du parti qui écarte "une situation de droites irréconciliables".
Au placard donc les attaques "parfois violentes", aux yeux d'un proche du ministre de l'Intérieur, que Laurent Wauquiez a lancées dans la dernière ligne droite de la campagne.
Le député de Haute-Loire avait alors brandi "le risque de dilution" de la droite dans la macronie si son président était en même temps ministre de l'Intérieur, un argument qui n'a pas convaincu les électeurs qui lui ont préféré son adversaire à près de 75% des voix.
Bruno Retailleau s'était rendu auparavant à la réunion hebdomadaire des sénateurs LR, où il a redit son "attachement" au Sénat, où il avait dirigé le groupe LR pendant plus de dix ans.
Un rôle pour Barnier
Avant d'aller à la rencontre des parlementaires, Bruno Retailleau a tenu sa première réunion du conseil stratégique, qui regroupes les principaux ténors de LR, pour donner ses premières orientations.
"Dans les semaines à venir, il faut que nous nous organisions pour les municipales", a expliqué M. Retailleau, visant principalement les villes actuellement aux "mains d'une gauche extrêmement archaïque".
Dans l'entourage du nouveau patron de la droite, on souligne l'importance de réaliser de bons résultats aux municipales en mars pour renforcer les capacités de la droite à se lancer ensuite dans la course à la présidentielle.
Une échéance que Bruno Retailleau se garde de mentionner, le sujet pouvant raviver les divisions au sein du parti. Ses soutiens sont divisés sur la question et se sont d'ailleurs empressés de le rappeler.
L'élection de dimanche "a permis de désigner le président du parti, pas notre candidat à l'élection présidentielle", a prévenu Xavier Betrand dans un entretien aux Echos, tandis que David Lisnard, le président de l'Association des maires de France (AMF) a plaidé pour une primaire ouverte de Renaissance au parti d'extrême droite Reconquête.
Pour sa première nomination, Bruno Retailleau a choisi Michel Barnier, autre candidat potentiel à la présidentielle.
L'ancien Premier ministre, qui avait nommé le Vendéen à Beauvau en septembre, présidera le conseil national du parti, sorte de "parlement de LR" qui réunit les représentants des fédérations départementales, dont la première réunion est annoncée "avant l'été".
"Je veux que l'on puisse consulter plus souvent des militants, faire en sorte que l'on active beaucoup plus le conseil national pour qu'il y ait une vie vraiment des fédérations", a souligné le nouveau patron de la droite.
Dans l'après-midi, le ministre de l'Intérieur va retrouver Nicolas Sarkozy, avec qui il doit se rendre à Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne) pour rendre hommage à la policière Aurélie Fouquet, décédée lors d'une fusillade en 2010.
"Nicolas Sarkozy a été le président de la République. Il a présidé le parti et été ministre de l'Intérieur et il a une expérience que personne n'a dans notre famille politique", a affirmé le ministre qui affiche déjà deux des trois fonctions.
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