Sauvegarder l'article
Identifiez vous, pour sauvegarder ce article et le consulter plus tard !

Maison Ercuis : l’orfèvrerie alliant héritage artisanal et innovation sur mesure

Depuis 1867, la Maison Ercuis incarne l’excellence de l’orfèvrerie française, alliant savoir-faire ancestral et innovation. Implantée à Ercuis, elle est labellisée EPV, membre du Comité Colbert, elle équipe les grandes tables du monde tout en maintenant une production artisanale locale.

Dans l’atelier historique de la Maison Ercuis, 35 artisans utilisent des savoir-faire rares transmis de génération en génération. © Maison Ercuis
Dans l’atelier historique de la Maison Ercuis, 35 artisans utilisent des savoir-faire rares transmis de génération en génération. © Maison Ercuis

À 50 kilomètres au nord de Paris, nichée dans le paisible village d'Ercuis, une orfèvrerie fait valoir son savoir-faire auprès des plus grands, et ce, depuis 1867. «La Maison Ercuis a été fondée par l’abbé Adrien Céleste Pillon. Elle produisait des objets religieux décorés d’émaux en relief», relate Élodie Mongelza, responsable marketing et communication au sein de l’institution. Au bout de quelques années, l’orfèvrerie prend un autre tournant, «celui des arts de la table, car le marché était plus porteur», poursuit-elle. Au fil des années, des tables des paquebots Normandie à celles de l’Orient‑Express, la maison s’est imposée comme l’un des fleurons de l’orfèvrerie française

La Maison Ercuis passe entre les mains de plusieurs familles avant d'être rachetée en 2015 par le groupe italien Arcturus, comptant, entre autres, les marques Sambonet et Rosenthal. «Le groupe nous a apporté un souffle technologique décisif. Grâce à ses outils de production et de gravure, nous avons développé des collections comme Mirroir, avec des finitions PVD inédites (procédés de métallisation sous vide, ndlr). Ce niveau de personnalisation, nous n’aurions jamais pu l'atteindre seuls», explique Élodie Mongelza.

Ercuis, l’orfèvrerie de luxe ancrée dans son territoire

La Maison Ercuis, reconnue depuis 1979 par le Comité Colbert, équipe les grandes tables étoilées, les palaces, les ambassades et les clients privés du monde entier. Elle réalise environ 75 % de son chiffre d’affaires à l’export, grâce à une offre haut de gamme, combinant catalogue traditionnel et créations sur demande. «Toutes les maisons de luxe se doivent d’avoir un service sur mesure», assure la responsable marketing et communication.

La production reste largement locale : l’atelier historique emploie 35 artisans, qui maîtrisent des gestes rares – polissage, fonte, ciselure, repoussage – transmis de génération en génération. Le recrutement reste un enjeu de taille, car les formations sont longues et le village attire peu de jeunes actifs. La Maison privilégie désormais des profils plus expérimentés, en quête de stabilité. «Nous avons la chance d’avoir des artisans qui sont là depuis 20 ou 30 ans, qui sont passionnés et qui ont a cœur de bien transmettre leurs savoirs», ajoute Elodie Mongelza.

Label EPV et créations sur mesure

Discrète dans sa communication, la Maison Ercuis défend un luxe fondé sur l’excellence, la durabilité et le sens du détail. Elle s’apprête à étendre sa ligne «Rencontre» et va également développer son offre décorative, l’année prochaine, en proposant à la production des cadres photos. Son studio de design parisien est mobilisé pour les projets spéciaux et les demandes ultra-personnalisées, particulièrement prisées dans l’hôtellerie haut de gamme ou les commandes privées.

Le renouvellement de son label Entreprise du patrimoine vivant (EPV), obtenu l’an passé, est un «symbole de fierté», renforçant la cohésion interne, ainsi que sa visibilité. «C'une vraie reconnaissance de nos savoir-faire. Pour les équipes, c’est un honneur. Au-delà du symbole, il crée des passerelles concrètes entre maisons d'excellence, favorise les échanges, les rencontres et parfois même de futures collaborations », conclut la responsable marketing et communication. À Ercuis, l’orfèvrerie ne se contente pas de briller : elle perpétue l’art du beau et du durable, en conjuguant héritage et innovation.