Sauvegarder l'article
Identifiez vous, pour sauvegarder ce article et le consulter plus tard !

Margny-lès-Compiègne : Elles bougent pour l’orientation, «soyez curieuses, osez !»

Le 5 décembre, neuf ingénieures et techniciennes ont parlé de leur parcours et de leurs métiers à 70 élèves de 4ᵉ du collège Claude Debussy à Margny-lès-Compiègne, dans le cadre de l’opération «Elles bougent pour l’orientation».

Le 5 décembre dernier, 70 collégiennes de Margny-lès-Compiègne ont rencontré neuf marraines. © Aletheia Press / DLP
Le 5 décembre dernier, 70 collégiennes de Margny-lès-Compiègne ont rencontré neuf marraines. © Aletheia Press / DLP

Le collège Claude-Debussy de Margny-lès-Compiègne accueillait le 5 décembre dernier neuf «marraines», ingénieures ou techniciennes, dans le cadre de la 5ᵉ édition d’"Elles bougent pour l’orientation". Cet événement national a pour ambition de promouvoir l’ingénierie et les métiers techniques auprès des jeunes filles. «C’est la première fois que nous participons à cette opération. Le but est vraiment d’élargir les horizons des jeunes filles, de leur présenter différents secteurs d’activité et de les encourager aussi à se tourner vers des carrières scientifiques», explique Nadège Cat, professeure documentaliste au collège Debussy, en charge notamment du parcours d’orientation des élèves de 4ᵉ.

En France, actuellement, les lycéennes sont un peu plus de 37% à choisir les spécialités mathématiques, physique et chimie. Mais elles ne sont plus que 30 % dans les filières scientifiques des classes préparatoires. «Des études démontrent qu’à partir de la 4ᵉ, les filles prennent moins la parole en classe. Dans les travaux collectifs, qu’elles occupent aussi plus souvent le rôle de secrétaire… Il faut les inciter à prendre toute leur place et à oser aller vers tous les métiers, y compris ceux dits masculins», ajoute-t-elle.

Une autre difficulté intervient : la mobilité. À Margny-lès-Compiègne, comme dans les Hauts-de-France, les jeunes ont plus tendance à choisir un lycée ou une formation en fonction de sa proximité avec leur domicile et non en fonction de leurs centres d’intérêt. «C’est aussi pour cela qu’il est intéressant d’avoir l’exemple de femmes qui ont fait leurs études partout en France», souligne Nadège Cat.

Des parcours divers

Si la majorité des neuf témoins présentes ce jour-là sont ingénieures, Aurélie Laurent, responsable d’exploitation chez Air France à l’aéroport Roissy–Charles-de-Gaulle, affiche un parcours différent. «Je suis très admirative de la maturité dont font preuve les personnes autour de moi. Moi, j’ai préféré travailler très vite et j’ai ensuite fait le choix de reprendre mes études, note Aurélie Laurent. Un cursus de formation en deux temps qui lui a donné accès à un poste à responsabilité. «Aujourd’hui, je gère un stocker de 5 000 positions où travaillent environ 400 personnes, dont beaucoup de prestataires» , explique-t-elle.

La jeune femme partage un message positif. «C’est la preuve qu’il n’y a pas de fatalité. Mais soyez curieuses, osez, renseignez-vous… vous gagnerez du temps» insiste-t-elle. Un avis partagé par l’ensemble des marraines. «Allez aux portes ouvertes des écoles, aux forums des métiers, posez toutes vos questions, n’hésitez pas», encourage d’ailleurs Perrine Billon, chargée d’affaires au sein de la société Barriquand (groupe Vinci).

Ne rien lâcher

Cette experte en hydraulique a dû batailler ferme pour se faire une place dans un secteur encore très masculin. «Il y a vingt ans, à l’école, j’étais la seule femme et ça n’a franchement pas été facile. Et quand je suis arrivée dans le monde de l’entreprise, j’ai clairement dû être plus performante que mes homologues masculins. Mais je n’ai jamais rien lâché», observe celle qui est marraine au sein de l’association Elles bougent depuis deux ans.

Si beaucoup reste à faire, les choses semblent s’améliorer doucement, au moins du côté de la formation. «Au départ, les garçons peuvent être assez froids, ils ne savent pas trop comment travailler avec nous. Mais ça se débloque progressivement et aujourd’hui, je peux dire que je travaille mieux avec eux qu’avec certaines filles», souligne Alexandra Jeannes, étudiante à l’UTC de Compiègne et membre de l’association Sciences Égales.