Margot, cachet d'excellence des Maîtres Robinetiers de France

Chez Margot, le savoir-faire de la fabrication de robinetterie de luxe perdure, «même si l'entreprise est passée par des hauts et des bas, des périodes de rachats et de ventes, confie Christophe Leroy, directeur de l'usine depuis octobre 2022. L'activité a connu des difficultés, j'ai surtout constaté à mon arrivée des soucis de communication et d'organisation. Désormais, l'entreprise connaît une belle progression, tous les retards ont été rattrapés, c'est la chance d'avoir des gens compétents, passionnés, de vrais artisans. Le site rassemble 20 salariés, une équipe jeune mais qui a au moins 10 à 20 ans d'expérience pour chacun». Christophe Leroy précise : «C'est ce que je définis comme le savoir-faire artisanal et le savoir-faire français».

Au fil de la chaîne de production, la robinetterie qui fera les salles de bains de luxe cachetée Margot nécessite des usineurs, des polisseurs, des soudeurs, des spécialistes des traitements de surface, auxquels s'ajoutent les préparateurs de commandes, les dessinateurs, les vendeurs. Preuve que l'entreprise progresse : «Nous recommençons à embaucher, confirme le directeur, en particulier dans le polissage et la partie commerciale, le but est de grossir pas à pas». Les chiffres parlent d'eux mêmes : 2,1 M€ de CA en 2023, 2,5 M€ en 2024, 3M€ prévus en 2025, puis 5 à 6 M€ d'objectifs en 2027.

97% made in Picardie

«Le marché se porte plutôt bien, reconnaît Christophe Leroy, il est aujourd'hui en croissance, c'est pour ça qu'il y a de la place pour tout le monde. Nous travaillons dans le marché du luxe, nous allons donc là où il y a de l'argent». Margot travaille à 90% en national, 10% à l'international. La marque s'appuie sur son catalogue de 1 000 produits différents, sa robinetterie 100% laiton, gage de qualité, est très reconnue. «Cette gamme standard est un de nos avantages, mais notre force est aussi de pouvoir répondre à des besoins spécifiques, du sur-mesure souvent demandé par les architectes qui représentent 30 à 40% de notre production».

Les designers se mettent alors à l’œuvre pour ces produits spécifiques, deux dessinateurs sont en place à Abbeville, appuyés par le service marketing à Paris car la société possède également deux showrooms dans la capitale, «c'est là que nous pouvons avoir quelques demandes de célébrités», souffle le directeur de Margot. Dans son élan, il ne cache pas les ambitions de l'entreprise de s'étendre à l'international avec des objectifs de 60% en national et 40% à l'export.

Pour l'heure, la production s'affaire sur son plus gros chantier de l'année : l'hôtel Le Comporta au Portugal ainsi que plusieurs villas environnantes, la commande consistant à équiper les salles de bains d'une quarantaine de chambres, des restaurants, des spas... La société enchaîne avec l'équipement de 40 à 50 chambres de l'hôtel La Commaraine en Bourgogne. Puis fin juillet, Margot passera à la transformation en hôtel de l'ancienne salle de concert – discothèque mythique de Paris, le Bus Palladium, pour une trentaine de chambres. Le savoir-faire historique local rejoint un autre lieu historique de la capitale.

«Ici nous fabriquons 90% de nos produits dans notre usine d'Abbeville, se plaît à dire Christophe Leroy. 7% sont sous-traités dans des usines voisines du Vimeu et 3% restant en Europe. La production Margot est donc à 97% du made in France - Picardie».