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Mers-les-Bains anticipe les évolutions de son environnement

En Baie de Somme et sur le littoral picard, l'environnement dicte les politiques d'aménagement et d'avenir. À Mers-les-Bains, le maire Michel Delépine gère ces problématiques au quotidien. Également en charge des aléas naturels et de la submersion marine à la communauté de communes des Villes Soeurs, il travaille sur un projet d'envergure nécessaire pour anticiper les possibles bouleversements climatiques sur sa commune.

Michel Delépine, maire de Mers-les-Bains. © Cyrille Struy
Michel Delépine, maire de Mers-les-Bains. © Cyrille Struy

Sur le littoral de la Manche à l'embouchure de la Bresle, Mers-les- Bains fait partie du Parc naturel régional Baie de Somme-Picardie maritime, elle est aussi l'une des portes d'entrée du Grand site de France Baie de Somme. Elle est bordée d'une plage de galets d'un kilomètre, en sable à marée basse, et de hautes falaises de craie de 95 mètres. Autant dire que la vie à Mersles- Bains est entièrement dictée par son environnement, dépendante des évolutions et des mouvements d'éléments naturels aussi puissants que la mer et les falaises.

«De tous temps ici, la mer a débordé et créé de nombreux dégâts», témoigne Michel Delépine, le maire de la commune depuis 2017. Il se souvient d'une tempête de 1977, «la mer tapait très fort et avait retourné la promenade en béton». Les dernières grandes inondations en date : «1990 et 1991, la mer avait inondé le bas de la ville et les rez-de-chaussée des habitations». Il précise : «Des éboulements arrivent, ce fut le cas il y a deux ans, mais nous ne sommes pas les plus exposés en comparaison avec Ault et Criel-sur-Mer où les falaises avaient été plus urbanisées». Lorsqu'on administre une commune comme Mers-les-Bains, 2 500 habitants, il faut composer avec les problématiques d'érosion des falaises et de submersion marine. Leur gestion est d'autant plus importante que les enjeux touristiques sur la côte sont primordiaux. Michel Delépine connaît le sujet, il est de plus vice-président de la communauté de communes des Villes Soeurs, en charge de la Gemapi, des aléas naturels, de la submersion marine, de la gestion du trait de côte, des remontées des galets, des nappes phréatiques, des ruissellements...

Le rechargement de galets sur la plage est réalisé au moins une fois tous les ans. © Cyrille Struy

Il est notamment alerté depuis longtemps sur les dangers liés à la mer, amplifiés par le changement climatique : «Les spécialistes nous ont annoncé des inondations plus grandes et plus fréquentes d'ici à 100 ans, explique le maire de Mers-les-Bains. Ils ne peuvent toutefois pas dire si cela arrivera bientôt ou même jamais. Il s'agit alors d'anticiper et notre défense contre la mer s'organise en commun, avec les intercommunalités concernées, le syndicat mixte Baie de Somme Grand Littoral Picard et le syndicat mixte du Littoral de la Seine- Maritime. Cela couvre une gestion de la mer et des falaises de la baie d'Authie à la côte d'Albâtre». Des gros travaux ont déjà été réalisés dès 2004, la stratégie littorale se déploie notamment avec le PAPI (Programme d'actions et de prévention des inondations), et les actions sur le terrain se font en anticipation ou au gré des événements, à travers le rechargement de galets et de casiers, la construction et la réparation d'épis de plage, la disposition de blocs de béton...

Cinq hectares de réaménagement

Pour exemple à Mers-les-Bains, en prévision du coefficient des marées avec le vent, des blocs de béton ont été mis à l'entrée du stade évitant l'entrée de la mer, événement qui s'était produit sans conséquence en 2002 et 2007. Une anticipation qui augure cependant le grand projet de réaménagement sur lequel travaille la commune de Mersles- Bains avec ses partenaires : «Cela concerne une zone de cinq hectares pour contenir les volumes d'eau considérables, expose Michel Delépine. Cette zone part toutefois du coeur de ville à côté de la place du marché, elle comprend le lieu appelé la Prairie et le stade de la ville. L'ambition est de retrouver la Prairie telle qu'elle l'était au XIXe siècle, il faudra même recreuser d'un mètre en profondeur, nos anciens l'avaient bien compris. Il s'agira de fait de déplacer les courts de tennis en terre battue, de relocaliser le club de pétanque qui évolue en compétitions et bien sûr de recréer un nouveau stade de football que notre club mérite. C'est un chantier très important que nous voulons mettre en route en 2027, financé par l'Europe, la Région, l’État, la commune et la communauté de communes». Un aménagement rendu nécessaire par l'évolution de l'environnement et qui changera en même temps le visage de la station balnéaire de Mers-les-Bains.