Municipales: à Paris, Renaissance se divise sur un soutien à Bournazel au détriment de Dati
Renaissance, le parti macroniste dirigé par Gabriel Attal s'apprête mardi, sauf retournement de situation, à soutenir Pierre-Yves Bournazel (Horizons) pour les élections municipales à Paris, alors qu'une partie des cadres penche pour une alliance avec Rachida...
Renaissance, le parti macroniste dirigé par Gabriel Attal s'apprête mardi, sauf retournement de situation, à soutenir Pierre-Yves Bournazel (Horizons) pour les élections municipales à Paris, alors qu'une partie des cadres penche pour une alliance avec Rachida Dati, qui avait également les faveurs d'Emmanuel Macron.
Le parti fondé par le chef de l'État, dirigé depuis décembre par son ancien Premier ministre avec qui les relations sont polaires depuis la dissolution, réunit mardi ses cadres parisiens avant une commission nationale d'investiture (CNI) prévue à 19h00.
Mais le choix ne fait plus guère de doute: "nous sommes très alignés avec le projet de Pierre-Yves Bournazel", a expliqué la semaine dernière au Monde Franck Riester, proche de Gabriel Attal, président de la CNI et chargé du dossier au sein du parti.
Ancien de LR, soutien d'Edouard Philippe depuis 2017, Pierre-Yves Bournazel, 48 ans, devrait ainsi voir confortée son ambition de longue date de devenir maire de Paris, après une candidature à la primaire du parti de droite en 2014 et un ralliement à Renaissance en 2020.
Bien qu'adversaire du camp présidentiel lors du dernier scrutin qui s'était achevée par la reconduite d'Anne Hidalgo (PS), la maire du 7e arrondissement et ministre de la Culture faisait pourtant figure de candidate évidente pour une partie des macronistes depuis son entrée au gouvernement en 2024.
"On aura une assurance qu'on aura un candidat unique et que l'alternance, on puisse la porter", avait alors expliqué Mme Dati à des élus parisiens LR, selon des extraits sonores d'une réunion révélés par France 2 en juin.
L'ex-ministre de Nicolas Sarkozy a le soutien d'Emmanuel Macron et de son épouse, selon plusieurs sources.
Mais le scénario Dati avait également ses détracteurs, notamment au sein de l'aile gauche de Renaissance, l'ancien ministre Clément Beaune en tête. Avec pour arguments la nécessité de présenter un candidat du parti ou à défaut du "bloc central", le positionnement droitier mais aussi les ennuis judiciaires de Mme Dati, qui sera jugée après l'élection, en septembre 2026, pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire Renault-Ghosn. Des faits qu'elle conteste.
-"Machine à perdre"-
Mme Dati a entre-temps reçu l'investiture des Républicains (LR) après le retrait de sa candidature face à Michel Barnier dans une élection législative partielle.
Mais les proches de Gabriel Attal, qui a un temps envisagé de se présenter lui-même avant de se tourner vers l'élection présidentielle, expliquaient depuis sa prise de contrôle de Renaissance que le soutien à Mme Dati était "tout sauf acquis".
Problème: parmi les soutiens de la maire du 7e au sein du parti macroniste figure en bonne place Sylvain Maillard, patron de l'assemblée départementale parisienne. M. Maillard était présent à l'inauguration du siège de campagne de Rachida Dati avec le ministre délégué chargé de l'Europe Benjamin Haddad.
Un soutien à M. Bournazel "serait incompréhensible", a déclaré M. Haddad lundi à l'AFP, dénonçant une "division" et une "machine à perdre". "Comment va-t-on expliquer à nos militants que l'on va jouer un coup perdant pour soutenir un candidat appelant à la démission du président de la République ?", a-t-il ajouté.
Édouard Philippe, chef du parti Horizons, a récemment suggéré à Emmanuel Macron de démissionner avant 2027 pour organiser une élection présidentielle anticipée. Une sortie jugée "irresponsable" au sommet de l'Etat.
La ministre déléguée Aurore Bergé a déclaré mardi sur franceinfo qu'elle "soutiendrait" la candidature de Mme Dati, "qui soutient le président de la République sans aucune ambiguïté".
Proche de la ministre de la Culture, la conseillère de Paris Nelly Garnier a pointé auprès de l'AFP une décision de Renaissance "faite selon des tractations nationales" avec Horizons. "Nous, notre objectif est d'accueillir tous les gens de Renaissance qui veulent s'inscrire dans une dynamique gagnante".
L'élection à Paris - 15 et 22 mars - est incertaine, Anne Hidalgo ne se représentant pas après 24 ans de gestion PS depuis l'élection de Bertrand Delanoë.
Le candidat socialiste Emmanuel Grégoire, ancien premier adjoint de Mme Hidalgo, et l'écologiste David Belliard sont engagés dans de difficiles discussions sur une union dès le premier tour, chacun revendiquant la tête de liste. Sophia Chikirou devrait représenter La France insoumise, Thierry Mariani le Rassemblement national.
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