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Énergie

Nancy : la filière Hydrogène tente d’accélérer sa structuration

Après Marseille, le Canada et Paris l’an passé, Nancy vient d’accueillir le congrès Meet4Hydrogen, au centre de congrès Prouvé les 24 et 25 septembre. L’hydrogène s’affiche dans la région comme un segment de développement certain histoire de faire face à la transition énergétique tout en affichant une certaine souveraineté. 

À l’occasion de la table ronde «De l’or blanc sous nos pieds» dans le cadre du Meet4Hydrogen, les acteurs de la filière ont appelé à la création d’un véritable écosystème autour de l’hydrogène. © Emmanuel Varrier
À l’occasion de la table ronde «De l’or blanc sous nos pieds» dans le cadre du Meet4Hydrogen, les acteurs de la filière ont appelé à la création d’un véritable écosystème autour de l’hydrogène. © Emmanuel Varrier

De l’or blanc sous nos pieds ? La réponse à cette question qui a ouvert une table ronde à l’occasion de l’édition 2025 du Meet4Hydrogène (organisée par Destination Nancy et l’agence Meet&Com) se veut affirmative. Dans la région les différents chercheurs et industriels présents estiment à 34 millions de tonnes d’hydrogène blanc dans le sous-sol lorrain localisé dans le bassin carbonifère, une ligne allant de Saint-Dizié à Sarrebruck.

Les projets sont là avec en première ligne celui de la Française de l’Énergie et un premier forage annoncé en décembre prochain sur la commune de Pontpierre, entre Saint-Avold et Faulquemont entrant dans le cadre du programme de recherche Regalor 2 mené avec le laboratoire GéoRessource de l’Université de Lorraine et un consortium d’industriels. Il devrait confirmer la présence de cette manne d’hydrogène blanc dans le sous-sol lorrain.

«L’hydrogène aujourd’hui n’est plus une question de chercheurs, c’est toute une filière qui s’organise mais qui doit encore réellement se structurer», assure un participant à ce congrès.

Process administratifs complexes

«L’hydrogène nécessite un écosystème complexe et ce type d’événement permet aux acteurs de se rencontrer, de partager et d’abord de se connaître réellement», assure François Werner, vice-président de la Région Grand Est délégué à la transition énergétique.

La structuration de la filière apparaît maintenant en marche pour que l’hydrogène s’affirme dans le mix-énergétique décarboné et compétitif recherché aujourd’hui.

© Emmanuel Varrier. Le Meet4Hydrogen a permis aux différents acteurs de la filière de se rencontrer.

«Il est nécessaire de créer un vrai écosystème entre recherche et industriels pour amener la balle derrière la ligne. Aujourd’hui, les investisseurs en France demeurent toujours frileux car les process administratifs demeurent complexes par rapport à d’autres pays», assure Antoine Forcinal, directeur général de la Française de l’Énergie.

À côté de cet hydrogène blanc, dit natif, présent dans le sous-sol, l’hydrogène vert, produit par électrolyse de l’eau, est également présent. Deux techniques en compétition aujourd’hui ? Certains l’assurent surtout d’un point de vue de marchés.

«Il ne faut surtout pas opposer les typologies d’énergies, ce sont toutes les énergies qui doivent participer à la décarbonation», assure Mikaa Mered, chercheur senior en géopolitiques et marchés, chaire de recherche du Canada sur l’hydrogène propre. La structuration devrait prendre encore du temps…