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«Nous avons le potentiel pour devenir plus forts en matière d'armement»

Ce 24 juin à Chantilly, se sont déroulées les assises régionales de la défense. Un rendez-vous voulu par la région Hauts-de-France pour créer un dynamisme territorial.

Au cours de cette matinée, une table ronde a réuni (d g. à dr) Olivier Sichel directeur général de la Caisse des dépôts, F anny Turgis, cofondatrice du groupe Turgis Gaillard et Emmanuel Chiva, délégué général à l'armement. © Aletheia Press / L. Brémont
Au cours de cette matinée, une table ronde a réuni (d g. à dr) Olivier Sichel directeur général de la Caisse des dépôts, F anny Turgis, cofondatrice du groupe Turgis Gaillard et Emmanuel Chiva, délégué général à l'armement. © Aletheia Press / L. Brémont

Guerre en Ukraine, conflit israélo‑palestinien… Force est de constater que les crises géopolitiques s'empilent désormais sous des formes variées. «Nous assistons à un tournant stratégique en termes de défense nationale. Et celui-ci a deux dimensions : la souveraineté nationale et le volet économique», constate Xavier Bertrand, ce 24 juin à Chantilly. L'heure d'ouvrir les assises régionales de la Défense, le président de la région Hauts-de-France entend tirer son épingle du jeu.

«Dans ce contexte, la région Hauts-de-France ne sera pas uniquement le territoire de la logistique, des datacenters ou des batterie électriques. Nous avons le potentiel pour devenir plus forts en matière d'armement» estime-t-il. En effet, Xavier Bertrand discerne de nombreuses opportunités. «Il y a, notamment, un domaine auquel je crois dur comme fer : ce sont les drones», ajoute-t-il.

Créer une dynamique

L’élu affiche clairement ses ambitions : inciter les entreprises locales, toutes tailles confondues, à rejoindre une dynamique collective autour d’un véritable écosystème. Avec un budget national de 413 milliards d’euros sur 2024–2030, l’enjeu économique est de taille. L’État élargit d’ailleurs ses partenariats au-delà de la BITD . En 2023, 21 000 ETI, PME et start-ups ont contractualisé pour 6,8 milliards d’euros avec le ministère des Armées. Une aventure à aborder avec méthode.

Emmanuel Chiva, délégué général pour l'armement prévient : «La défense est un marché intéressant et rentable, mais complexe. Ce n'est pas un eldorado !» Le délégué général développe les règles à respecter. «il est indispensable de conserver une diversité des activités», souligne-t-il à plusieurs reprises. Par ailleurs, pour être compétitif et répondre aux attentes du secteur, «il faut renforcer ses outils de production pour être en mesure d'augmenter la cadence et diminuer les délais», poursuit Emmanuel Chiva. Lequel relève que la France perd aujourd'hui des marchés à l'export par manque de réactivité. «Enfin, il faut innover».

Une production annuelle multipliée par 40

Un combo complexe à atteindre, mais incontournable. Fanny Turgis, co-fondatrice du groupe Turgis Gaillard basé à Neuilly-sur-Seine, l'a bien compris. Lancé il y a dix ans, l'ETI compte 400 collaborateurs sur neuf sites dont le dernier est à Dunkerque. Son chiffre d'affaires annuel de 80 millions d'euros s'appuie sur des activités, notamment, dans l'aéronautique, et la défense. «Nous testons notre drone de combat low-cost Aarok. En temps de paix, nous sommes en mesure d'en produire annuellement 6 à 10 et une quarantaine en temps de guerre», illustre Fanny Turgis. Même logique pour le lance-roquettes Foudre, conçu en 18 mois et dont la production peut être multipliée par 40 pour atteindre 400 unités par an en cas de besoin.

Pour se lancer, des dispositifs – y compris financiers - sont à la disposition des entrepreneurs. «Nous avons mis en place un guichet unique pour que les entreprises soumettent un projet ou des compétences potentiellement intéressants» illustre Emmanuel Chiva. Pour cela, il suffit de faire une demande via la plateforme en ligne. «Une réponse sera systématiquement faite à l'entreprise dans un délai court», précise le délégué général pour l'armement. Lequel ajoute «Un délégué régional est également à votre disposition pour répondre à toutes vos interrogations». Le carburant qu’il fallait pour faire décoller les entreprises dans la filière défense.

Pour Aletheia Press, Laetitia Brémont