Nouvel écueil pour le Louvre, contraint de fermer une de ses galeries
La série noire continue au Louvre: un mois après le casse du 19 octobre, le musée a été contraint lundi de fermer au public une de ses galeries par "mesure de précaution", en raison de...
La série noire continue au Louvre: un mois après le casse du 19 octobre, le musée a été contraint lundi de fermer au public une de ses galeries par "mesure de précaution", en raison de la "particulière fragilité" de certaines poutres de l'édifice.
Abritant neuf salles dédiées à la céramique grecque antique, la galerie Campana est fermée le temps que des "investigations" soient menées "sur la particulière fragilité de certaines poutres portant les planchers du deuxième étage de l'aile sud" du quadrilatère Sully, qui enserre la cour carrée du Louvre, indique le musée dans un communiqué.
Sollicitée par l'AFP, une porte-parole du musée a assuré que les milliers de vases exposés dans cette galerie, située au premier étage, n'encouraient toutefois "aucun risque" de détérioration et n'auraient pas à être déplacés.
En revanche, les bureaux situés au deuxième étage seront, eux, évacués et les 65 agents administratifs qui y travaillent devront quitter les lieux "au cours des trois prochains jours", selon le communiqué du Louvre.
Pour prendre cette décision, le musée dit avoir été "alerté" par les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi et assure avoir "immédiatement lancé une campagne complémentaire d'investigations afin de déterminer les causes de ces évolutions récentes et mener au plus tôt les travaux nécessaires".
Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure la direction du Louvre, qui avait déjà alerté en janvier le ministère de la Culture sur l'état de grande vétusté du musée le plus visité au monde.
Multiplication d'avaries
Cette avanie survient pratiquement un mois jour pour jour après le casse au cours duquel un commando a réussi à s'introduire dans l'aile sud du musée pour dérober huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables.
"Vu de l'extérieur, ça ressemble à une série noire mais, en interne, cela fait longtemps que nous sommes au courant de la dégradation des conditions de travail et de visite au Louvre", a réagi auprès de l'AFP Valérie Baud, déléguée CFDT du musée. "Disons qu'il y a une accélération en ce moment", souligne-t-elle.
Selon son collègue de la CGT Gary Guillaud, "ça corrobore le fait qu’il y a des problèmes partout dans le musée". "On est sur des bâtiments très anciens avec des poutres qui datent parfois de la construction du musée" qui a ouvert à la fin du XVIIIe siècle, dit-il à l'AFP.
En janvier 2025, la présidente du Louvre Laurence des Cars, sous pression depuis le casse du 19 octobre, avait tiré la sonnette d'alarme en informant le ministère de la Culture de "la multiplication d'avaries dans des espaces parfois très dégradés".
Peu après cette mise en garde, le président Emmanuel Macron avait annoncé le lancement d'un vaste chantier de rénovation et de modernisation du Louvre, centré notamment sur le quadrilatère Sully.
Ces travaux ont été estimés par l'entourage du chef de l'Etat à quelque 800 millions d'euros, un montant revu nettement en hausse dans un récent rapport de la Cour des comptes qui évoque un coût d'au moins 1,15 milliard d'euros.
Dans ce rapport publié le 6 novembre, la juridiction financière avait par ailleurs pointé "un retard considérable dans le rythme des investissements" face à une "dégradation accélérée" du musée, qui a accueilli près de neuf millions de visiteurs en 2024.
Après avoir été interrogée par des sénateurs dans la foulée du casse du 19 octobre, Laurence des Cars est entendue mercredi matin par la commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale.
Début novembre, la dirigeante, en poste depuis 2021, avait annoncé une série de "mesures d'urgence" pour améliorer la sécurisation du musée, notamment de ses abords extérieurs.
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