Nouvelles fouilles dans le "cimetière" d'Emile Louis

Plus de 400 gendarmes mobilisés pour ratisser le "cimetière" d'Emile Louis: de nouvelles opérations de fouilles ont démarré lundi à Rouvray dans l'Yonne pour retrouver, 50 ans après leur disparition, d'éventuelles...

Des gendarmes forment un périmètre de sécurité autour de la zone où de nouvelles fouilles sont en cours pour retrouver d'éventuelles traces des victimes d'Emile Louis, à Rouvray, dans l'Yonne, le 26 mai 2025 © ARNAUD FINISTRE
Des gendarmes forment un périmètre de sécurité autour de la zone où de nouvelles fouilles sont en cours pour retrouver d'éventuelles traces des victimes d'Emile Louis, à Rouvray, dans l'Yonne, le 26 mai 2025 © ARNAUD FINISTRE

Plus de 400 gendarmes mobilisés pour ratisser le "cimetière" d'Emile Louis: de nouvelles opérations de fouilles ont démarré lundi à Rouvray dans l'Yonne pour retrouver, 50 ans après leur disparition, d'éventuelles traces des victimes du tueur en série.

"La zone est dense mais pas insurmontable", relève le colonel Nicolas Nanni, en décrivant à l'AFP le dispositif mis en place dans une zone boisée de Rouvray, à dix kilomètres au nord-est d'Auxerre.

Lundi matin, ils n'étaient qu'une cinquantaine de militaires dans le secteur, bouclé pour cette journée consacrée aux préparatifs de balisage et repérage. Mais au total, "448 militaires de la gendarmerie seront engagés", pour mener des "recherches terrestres mais aussi subaquatiques", précise le colonel Nanni. 

Ils seront appuyés par des moyens spécialisés de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie ou d'anthropologie judiciaire. "On a besoin de moyens spéciaux pour faire en sorte d'avancer vite et bien", ajoute-t-il.

Les opérations dureront "au moins une semaine, probablement quinze jours, peut-être trois semaines", estime le procureur d'Auxerre Hugues de Phily qui espère en "savoir un petit plus" sur ce dossier à la fin de cette période.

Les recherches sont "extrêmement lourdes et coûteuses", avec un budget de 100.000 euros financés par la cour d'appel de Paris, mais "nous le devons aux familles des victimes", estime-t-il. 

Il s'agit de la deuxième opération de fouilles en quelques mois dans cette affaire vieille d'un demi-siècle. Une campagne réalisée en septembre a mis au jour des morceaux de vêtements, mais n'a pas permis de retrouver de nouvelles dépouilles.

Donner une sépulture

Emile Louis a été condamné en 2004 à la réclusion criminelle à perpétuité pour les viols et assassinats de sept jeunes filles handicapées de la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass), disparues dans l'Yonne entre 1975 et 1979. 

L'ancien chauffeur de car, qui transportait ses victimes de leur famille d'accueil à leur institut médico-pédagogique, a reconnu avoir dissimulé les corps sur la commune de Rouvray, mais seuls deux ont été retrouvés. Emile Louis est décédé en 2013 à 79 ans.

Fin 2018, un crâne a été retrouvé dans son "cimetière" et identifié comme étant celui de Marie Coussin, une enfant de l'assistance disparue en 1975 qui ne figure pas sur la liste des victimes connues du tueur.

Les recherches visent donc à la fois à retrouver les cinq corps des victimes identifiées d'Emile Louis et de cette potentielle huitième victime.

"On attend de voir ce que cela donnera", a réagi Jacques Ponce, le fils de cette dernière, auprès de l'AFP. "Je souhaite pouvoir donner une sépulture à ma mère. On a un peu le sentiment que c'est en raison de l'attention médiatique sur cette affaire qu'ils continuent les recherches".

Le secteur choisi cette fois est différent de celui des précédentes recherches. Un périmètre "parfaitement pertinent" pour Didier Seban, l'avocat de l'Association de défense des handicapées de l'Yonne, qui réunit des familles de victimes. 

"On est sur les rives du Serein (...) Les fouilles sont compliquées parce que les lieux ne sont pas du tout entretenus", explique-t-il.

"Amener des réponses aux familles, retrouver le corps d'une personne disparue, rien que ça a un sens", estime de son côté Me Corinne Herrmann, qui a beaucoup travaillé sur le dossier des disparues de l'Yonne.

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