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Plus d’escapades au musée : ce que recherchent les visiteurs

Seuls 8% des Français n'ont jamais visité un monument ou un musée, selon le baromètre de l'Institut Gece. Ils sont de plus en plus nombreux à fréquenter ces sites culturels. Mais les Américains, eux, pourraient faire défaut...

Globalement, musées et visites de monuments historiques figurent parmi les pratiques culturelles favorites des Français. ©  _KUBE_
Globalement, musées et visites de monuments historiques figurent parmi les pratiques culturelles favorites des Français. © _KUBE_

La Nuit européenne des musées, dont la 21e édition vient de se terminer, est très loin de connaître le succès des Journées européennes du patrimoine. La première, née il y tout juste 20 ans, est connue de 27% des Français et fréquentée par 3% d'entre eux. La seconde manifestation, initiée en France par Jack Lang, ministre de la Culture, dans les années 1980, est connue de 63% de la population et fréquentée par 14% des familles. L'attrait pour ces événements constitue l'une des manifestations de l'intérêt des Français pour la culture, enregistré par la 3ème édition du Baromètre des publics des musées, expositions et lieux patrimoniaux. Celle-ci a été réalisée en février dernier par le groupe Test et l’Institut Gece, spécialisé dans les études du secteur culturel et touristique.

Selon l'étude, publiée le 12 mai, 56% des Français ont visité un musée, une exposition ou un site patrimonial ces douze derniers mois, en nette augmentation par rapport à 2023 (51%). Autre constat de l'étude, ces visiteurs souhaitent avoir le choix : ils utilisent différents supports pour préparer leurs sorties. A l'intérieur des sites, ils sont neuf sur 10 à se servir d'un outil de médiation classique durant leurs visites (cartels, textes, support papier...). Pour autant, 65% d'entre eux considèrent que des dispositifs d’intelligence artificielle pourraient compléter utilement les outils traditionnels.

Pour l'année qui vient, l'étude prévoit une « embellie » de la fréquentation des musées. Si la moitié des Français compte maintenir son rythme actuel de visites, 18% entend l'accroître. Et 28% ne savent pas. Un visitorat à séduire, donc, d'après l'étude, qui signale les potentiels critères d'attraction : 56% des visiteurs se déclarent sensibles aux expositions temporaires et 49% aiment faire découvrir un lieu à leurs proches. En outre, 40% des parents se rendent dans un site culturel pour une sortie en famille.

Voir des œuvres uniques

Globalement, musées et visites de monuments historiques figurent parmi les pratiques culturelles favorites des Français, en troisième position, (très) loin derrière le cinéma. Du point de vue sociologique, cela concerne prioritairement des personnes de moins de 30 ans, CSP+ , habitant dans de grandes villes ou en région parisienne. Parmi leurs motivations principales : enrichir leurs connaissances et stimuler leur intellect ( 84%) , voir des œuvres et des objets uniques (59%), se détendre, se déconnecter ( 51%), passer du temps avec ses proches ( 47%). Seuls 8% des Français n'ont jamais visité un site patrimonial ou un musée. Et ceux qui n'y sont pas allés les trois dernières années l'expliquent par un manque d'intérêt (42%), un prix jugé trop cher (29%), un manque d'offre à proximité de chez soi (20%).

Mais si la fréquentation des sites culturels constitue un enjeu socio-culturel majeur, il recèle aussi une dimension économique forte. «Les plus grands sites parisiens vont aussi devoir se réinventer pour attirer davantage de visiteurs français, afin d'atténuer l'impact des événements internationaux. Prenons l'exemple du Louvre, fréquenté par 68% de touristes étrangers. Aujourd'hui, personne ne sait comment réagiront les 11% d'Américains qui fréquentent le musée», notent les analystes de l'Institut Gece. Selon l'étude, en 2024, la fréquentation globale des lieux culturels en France a légèrement diminué, en raison des Jeux Olympiques (94,13 millions de visiteurs contre 94,54 millions en 2023). Toutefois les institutions régionales ont profité de l'indisponibilité de la Capitale et enregistré une augmentation de leur fréquentation ( +2,95%). Une tendance inhabituelle, les grands sites parisiens concentrant traditionnellement une part importante du visitorat.