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Pour Altice France, maison mère de SFR, "les vents contraires sont derrière"

"Les vents contraires sont derrière nous", assure dans un entretien à l'AFP Arthur Dreyfuss, PDG d'Altice France, maison-mère de SFR, qui s'apprête à franchir une étape cruciale le 1er octobre en réduisant sa dette colossale dans un contexte marqué par...

Arthur Dreyfuss, PDG d'Altice France, maison-mère de SFR, pose le 25 septembre 2025 à Paris © Kiran RIDLEY
Arthur Dreyfuss, PDG d'Altice France, maison-mère de SFR, pose le 25 septembre 2025 à Paris © Kiran RIDLEY

"Les vents contraires sont derrière nous", assure dans un entretien à l'AFP Arthur Dreyfuss, PDG d'Altice France, maison-mère de SFR, qui s'apprête à franchir une étape cruciale le 1er octobre en réduisant sa dette colossale dans un contexte marqué par les nombreuses rumeurs de rachat de l'opérateur téléphonique.

Question : Comment voyez-vous l'avenir d'Altice France et de SFR ? 

Réponse : On va sortir de 18 mois de négociations et d'implémentation de cette nouvelle dette. (...) On va passer de près de 25 milliards à un peu plus de 15 milliards d'euros de dette. Nous allons réduire nos frais financiers annuels de 400 millions d'euros. Et nous avons repoussé nos échéances de dette qui sont désormais étalées entre 2028 et 2033. Et tout ça sans aucun impact sur l'organisation de l'entreprise, sans aucun impact sur l'emploi, sans impact sur les clients, sans impact sur les partenaires. En contrepartie, les créanciers auront 45% du capital d'Altice France. (...) On peut donc acter que les vents contraires sont derrière nous.

Q : Les syndicats se sont opposés en justice à l'adoption du plan de sauvegarde accélérée. Après deux décisions de première instance et en référé qui sont allées dans votre sens, comment abordez-vous l'audience d'appel du 4 novembre ? 

R : Si on a fait cette restructuration de dette, c'est pour donner un avenir à l'entreprise. Donc on l'a fait dans l'intérêt de l'entreprise, dans l'intérêt social de l'entreprise, dans l'intérêt des salariés (...). Et les salariés étaient en attente de cette restructuration de la dette.

Q : Les syndicats craignent de voir SFR vendu, et l'hypothèse est évoquée par vos concurrents français. Avez-vous pris part à certaines discussions sur une possible vente ?

R : SFR va mieux, beaucoup mieux. SFR est aussi une entreprise avec des actifs uniques. (...) Donc quand on fait cette addition entre une situation financière assainie, une situation opérationnelle et commerciale très largement améliorée, et ces actifs uniques, oui, nous comprenons qu'un certain nombre d'acteurs travaillent et nous savons qu'il y a un certain nombre de marques d'intérêt pour certains actifs. C'est quelque chose qui est su par tout le monde. Mais à ce stade, il n'y a pas d'offre (de rachat).

Q : Un risque de départ contraint du propriétaire Patrick Drahi a été évoqué dans la presse, dans le cas où SFR ne serait pas vendu dans un délai de deux ans. Qu'en est-il ? 

R : Ce qui a été mentionné, (...) c'est factuellement faux. (...) La seule contrainte que nous avons vis-à-vis des créanciers, et c'est le cas pour toute entreprise qui doit supporter une dette, c'est notre capacité à honorer nos échéances. 

La prochaine échéance est en 2028. Elle est à hauteur d'environ un milliard d'euros, et nous avons d'ores et déjà les moyens de la rembourser.

Q : Avec l'entrée des créanciers au capital du groupe, vous allez accueillir deux nouveaux membres au conseil d’administration. Cela ne risque-t-il pas d'avoir un impact sur l'entreprise ?

R : Non, il n'y a aucun impact sur la vie opérationnelle de l'entreprise. (...) Ce sont des administrateurs indépendants, ce ne sont pas les représentants des créanciers.

Q : Dans l'hypothèse où vous recevriez des offres, regarderez-vous de la même manière des offres françaises et des offres d'acteurs étrangers ? 

R : Notre responsabilité fiduciaire est d'étudier chacune des offres que nous aurons à recevoir ou que nous pourrions recevoir de la même manière. (...) Le débat sur la souveraineté est un débat européen. Et la réflexion sur les enjeux de souveraineté est très associée à la réflexion sur la nécessité d'avoir des acteurs européens forts.

Q : La vente de vos parts dans le réseau de fibre optique XpFibre a-t-elle été lancée ? 

R : Dès que nous avons signé l'accord avec les créanciers fin février dernier, nous avons dit que nous allions poursuivre la cession d'actifs. (...) On va continuer à réfléchir sur chacune des activités d'Altice France.

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