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Près de Dieppe, Technomap veut conquérir le monde de la mer

Basé à Martin-Église, le spécialiste des faisceaux électriques affiche son savoir-faire à travers son démonstrateur PePhyT : un hors-bord 100 % électrique. Rencontre.

Christophe Vergneault dirige Technomap depuis 2014. Il veut s'ouvrir au marché du nautisme. © Aletheia Press / B.Delabre
Christophe Vergneault dirige Technomap depuis 2014. Il veut s'ouvrir au marché du nautisme. © Aletheia Press / B.Delabre

C'est le genre de nouvelle qui attire la lumière des projecteurs. Située dans la zone EuroChannel, l'entreprise dieppoise Technomap a présenté fin septembre, au Grand Pavois de La Rochelle, son prototype de bateau de course hors-bord 100 % électrique. Un projet vitrine destiné à mettre en avant le savoir-faire d'une entreprise dont le métier est de rester cachée… La mission de Technomap (77 salariés et 6,5 millions d'euros de chiffre d'affaires), c'est en effet de penser et concevoir les faisceaux qui vont courir dans un véhicule pour transmettre les flux de données entre capteurs et ordinateurs.

«Nous ne sommes pas les sachants de la technologie, précise Christophe Vergneault, directeur général de l'entreprise. Mais nous l'interfaçons avec le reste du véhicule, en construisant l'architecture électrique et en l'intégrant.» Une mission qui passe par un bureau d'étude, susceptible aussi d'apporter du conseil aux clients de Technomap, et la réalisation ensuite de très petites séries pour des produits en cours de développement (y compris pour des start-ups), voire exceptionnellement de petites séries.

Ce travail, essentiel, est peu visible. «Le faisceau, personne n'a envie de le voir, sourit le dirigeant. On en a besoin, on sait que cela peut être source de problèmes. Mais on y voit peu de valeur...» C'est ce qui a poussé l'entreprise à créer des démonstrateurs. Le premier a déjà quelques années : une Alpine hybride de 600 chevaux, unique au monde. Une prouesse technique, qui a mis Technomap sur le devant de la scène.

S'ouvrir de nouveaux marchés

«Habituellement, nous travaillons sur des produits très confidentiels qu'on ne peut pas mettre en avant. Ce démonstrateur, nous avons pu le montrer et cela a ouvert l'appétit de nos clients», se félicite Christophe Vergneault. À commencer par le premier concerné, Alpine, avec qui Technomap a consolidé son partenariat. «Quand on est rentré chez Alpine F1 il y a trois ans, ça a interpellé du monde, car cela démontre notre niveau de technicité», poursuit le dirigeant. Pour lui, le retour sur investissement de ce démonstrateur (500 000 euros; dont 270 000 autofinancés) est donc mesuré et payant.

La présentation du catamaran hors-bord 100% électrique, baptisé PePhyT, va dans le même sens. Là encore de l'ordre de 500 000 euros (avec une participation à hauteur de 50 % de France 2030), l'investissement doit ouvrir à l'entreprise les portes du marché du nautisme. «Nous sommes encore très dépendants du marché de l'automobile, dont les choix technologiques ne sont pas totalement arrêtés. La diversification a donc une grande importance pour nous», appuie Christophe Vergneault.

Le métier n'est pas fondamentalement différent sur terre et sur l'eau. Et il y a une place à prendre. Contrairement à la formule 1, le sport motonautique n'a pas encore pleinement franchi le cap de l'électronique embarquée. Le démonstrateur de Technomap entend changer cela, en s'équipant d'une multitude de capteurs, tous connectés à l'ordinateur de bord, dans la cabine de pilotage.

S'acclimater au monde de la mer

Le démonstrateur PePhyT, le hors-bord 100 % électrique pensé par Technomap. © Technomap

Et ce qui est possible sur un hors-bord l'est évidemment aussi sur un yacht ou un voilier. Les câbles sont de plus en plus nombreux dans les bateaux et souvent difficiles à installer. «Nous proposons des faisceaux en plug and play avec des pieuvres toutes faites, et les adaptons à tout moment à de nouvelles contraintes», défend Christophe Vergneault.

Si les perspectives sont réelles, elles ne sont pour l'heure qu'un horizon pour Technomap qui va devoir s'acclimater au monde de la mer. «On est toujours sur un véhicule, sourit le chef d'entreprise. Donc cela reste le même métier, même si on étend notre champ de compétences. La nouveauté, c'est le marché qu'on ne connaît pas bien ni par le business model ni par ses acteurs.» Le passage du PePhyT au Grand Pavois de La Rochelle a dû faire évoluer les choses.