Près de Vernon, CNPP propose un entraînement aux situations de crise

Réagir en cas d'accident industriel, d'incendie, d'inondation ou lors d'une cyber-attaque… cela ne s'improvise pas. S'entrainer et se préparer, que l'on soit une entreprise ou une collectivité, est indispensable. Un concept qu'exploite CNPP. À deux pas de Vernon, l'entreprise déploie sur 240 hectares, une large gamme d'outils et d'installations pour accompagner ses clients. «Des équipiers d'intervention, sapeurs-pompiers en entreprises, s'entrainent à intervenir lors d'incendie sur une plateforme pédagogique aménagée. Nous avons même des bâtiments reproduisant l'intérieur d'un sous-marin ou d'un bateau», explique Émilie Poitte, responsable communication.

Sur le site, vient se former un public varié : assureurs, services municipaux, entreprises industrielles… Et pour aller plus loin dans son accompagnement, CNPP a inauguré, il y a quelques semaines, un véritable centre de crise. Quatre salles, dont une réservée aux formateurs, sont ainsi équipées : ordinateurs, caméras, écrans muraux, téléphones, tablettes, tableaux effaçables… De quoi plonger les équipes en formation dans une situation de crise grandeur nature. «Selon qu'il s'agit d'une entreprise ou d'une collectivité, la cellule de crise ne sera pas tout à fait constituée de la même façon, mais elle regroupe toutes les personnes qui cogèrent la situation et assurent la communication» résume Christopher Henoch, manager pôle formation opérationnel - incendie et environnement.

Réagir à un ou plusieurs risques combinés

Cet équipement pédagogique met à l'épreuve des personnes en cours de formation individuelle mais est également utilisé spécifiquement pour un client sur une problématique particulière. «Dans ce cas, nous réalisons des scénarii de crise sur mesure qui peut s'étendre d'une demi-journée à trois jours», poursuit Christopher Henoch. Incendie, attentat… tous les cas sont envisageables. «Les problématiques peuvent être combinées. Par exemple, un accident industriel peut être suivi d'une intrusion» poursuit le formateur.

Deux salles sont réservées à la cellule de crise. Les formateurs naviguent de l'une à l'autre, et ont une vue d'ensemble dans la pièce qui leur est réservée. «De cette pièce, nous pouvons envoyer un mail fictif par exemple. Et même couper l'électricité pour certains scénarii. Les équipes doivent alors travailler dans des situations dégradées, comme cela arrive dans la réalité» rebondit le formateur.

Entretenir les acquis

La dernière salle est un véritable studio d'enregistrement. «Cela impressionne souvent mais la communication est importante dans ces situations. Derrière la caméra de notre studio, il y a même un écran vert qui permet de choisir le cadre de l'interview pour coller au maximum à la réalité», souligne Christopher Henoch. CNPP collabore d'ailleurs avec des journalistes sur ce volet.

Consignes de sécurité, évolution de la situation… «Un maire a un devoir de protection de sa population. Il doit donc utiliser tous les canaux nécessaires pour transmettre les informations indispensables aux habitants de sa commune», résume le formateur. Un exercice souvent périlleux dans une situation de stress. Mais les bons réflexes s'apprennent. «Et ils s'entretiennent aussi. Il est important de revoir régulièrement les procédures car sinon, on les oublie», conclut Christopher Henoch.

Outre la formation et le conseil en matière de prévention et de maîtrise des risques, CNPP dispose de laboratoires permettant à l'entreprise de proposer une activité d'inspection et de certification. Enfin, l'entreprise, qui a dégagé plus de 40 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2024 et compte plus de 300 salariés, édite des ouvrages dans ses domaines d'action : gestion de crise, sécurité informatique, incendie…

Pour Aletheia Press, Laetitia Brémont