Prison de Condé-sur-Sarthe: Michaël Chiolo fait appel de sa condamnation à la perpétuité incompressible
Les avocats de Michaël Chiolo, condamné à une peine de réclusion à perpétuité incompressible pour tentative d'assassinat contre deux surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne) en mars...

Les avocats de Michaël Chiolo, condamné à une peine de réclusion à perpétuité incompressible pour tentative d'assassinat contre deux surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne) en mars 2019, ont décidé mardi d'interjeter appel.
"On fait appel", a indiqué à l'AFP Me Romain Ruiz, un des avocats de Michaël Chiolo.
La perpétuité incompressible ou "perpétuité réelle" est la peine maximale prévue par le code pénal.
La présidente de la cour d'assises spéciale, composée uniquement de magistrats professionnels, a justifié lundi soir la période de sûreté incompressible de Michaël Chiolo en expliquant que l'ancien sympathisant néonazi, converti à l'islam radical en prison, était en état de récidive légale.
Michaël Chiolo, 33 ans, a déjà été condamné à l'âge de 20 ans à une peine de 30 ans de réclusion "pour des actes ayant entraîné la mort d'un homme", a rappelé la présidente, en allusion à son premier crime commis en 2012 : un enlèvement et une séquestration, suivis de mort, contre un homme de 89 ans, ancien résistant.
L'auteur de l'agression contre les deux surveillants de Condé-sur-Sarthe s'est "montré incapable de dire qu'il ne recommencerait pas", a déploré la présidente qui a relevé la "dangerosité criminologique constante" du condamné durant le procès.
"Nous avons cherché des éléments de personnalité en sa faveur, nous n'en avons trouvé aucun", avait affirmé l'avocate générale du parquet national antiterroriste (Pnat) lors de ses réquisitions.
Sa "capacité d'évolution est quasi inexistante", avait tranché la magistrate. "Aucune autre peine que la peine maximale n'est envisageable", avait-elle estimé.
Avant Michaël Chiolo, seuls deux hommes liés à la mouvance jihadiste ont été condamnés à une peine de perpétuité incompressible en France: Salah Abdeslam, l'un des auteurs des attentats du 13 novembre 2015 qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), et Brahim Aouissaoui, l'auteur de l'attentat de la basilique de Nice, qui a fait trois morts, le 29 octobre 2020.
D'autres jihadistes ont été condamnés à cette peine rarissime mais tous étaient présumés mort en zone irako-syrienne lorsqu'elle a été prononcée.
La réclusion à perpétuité incompressible a été introduite dans le code pénal en février 1994 pour les auteurs de meurtre avec viol, torture ou acte de barbarie sur des mineurs. Elle est prévue pour des actes terroristes depuis juin 2016 si la gravité des faits, la personnalité de leur auteur et sa dangerosité le justifient.
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