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Prix de l'électricité : EDF en opération séduction auprès des industriels

Le climat semble se pacifier entre EDF et ses plus gros clients, les industriels, après des mois de négociations à couteaux tirés sur le prix de l’électricité, enjeu crucial de compétitivité. 

Le logo d'EDF photographié lors de l'exposition des technologies et de l'innovation Vivatech Porte de Versailles à Paris, le 23 mai 2024 © MIGUEL MEDINA
Le logo d'EDF photographié lors de l'exposition des technologies et de l'innovation Vivatech Porte de Versailles à Paris, le 23 mai 2024 © MIGUEL MEDINA

Le climat semble se pacifier entre EDF et ses plus gros clients, les industriels, après des mois de négociations à couteaux tirés sur le prix de l’électricité, enjeu crucial de compétitivité, qui a précipité le départ de l'ancien patron du groupe électricien.

Le sujet avait coûté le poste à Luc Rémont, remercié par l'Élysée fin mars après un bras de fer avec les industriels qui réclamaient des rabais au nom de leur compétitivité, sous l'oeil de Bercy soucieux d'éviter la désindustrialisation.

Lors de son arrivée le 7 mai, son successeur Bernard Fontana a d'emblée affiché sa volonté de renouer le dialogue avec les industriels, et ainsi déployer les contrats de long terme au coeur de sa nouvelle politique commerciale.

Le dernier a donc été annoncé ce mardi à Paris : EDF s'engage à fournir de l'électricité d'origine nucléaire à prix compétitif "à 10 ou 15 ans" à l'aciériste italien Marcegaglia, qui veut relancer la production d'acier à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). Cette proposition, qui devrait être transformée en contrat d'allocation de production nucléaire (CAPN) à la rentrée, permettra à Marcegaglia de bénéficier d'une électricité "décarbonée, stable, disponible et compétitive", a déclaré Antonio Marcegaglia, président du groupe éponyme, lors de la signature avec le directeur exécutif chargé des activités Clients et Territoires d'EDF, Marc Benayoun. "C'est important pour un industriel qui va faire un investissement d'avoir une idée du prix d'électricité qu'il va avoir", a souligné ce dernier.

Solutions "adaptées"

Jusqu'ici, seuls deux lettres d'intention ont été traduites en CAPN, avec un chimiste et un cimentier. Mais "six ou sept autres" contrats fermes sont attendus "dans les prochains jours". S'ajoute un protocole d'accord avec Aluminium Dunkerque conclu le 15 mai, en vue d'un contrat d'électricité à dix ans avec EDF, qui n'a pas le statut de CAPN.

Depuis son arrivée, Bernard Fontana tente de s'imposer comme un patron "à l'écoute des besoins des industriels", qu'il a lui même cotôyés dans sa carrière, du sidérurgiste ArcelorMittal au cimentier Holcim. 

Son plan pour débloquer les discussions consiste désormais à proposer des solutions sur-mesure "adaptées à chaque besoin pour offrir des prix compétitifs et stables, en exploitant toutes les marges de manœuvre possibles". 

Comment ? En s'appuyant sur une hausse de la production de son parc nucléaire et sur une amélioration de sa performance industrielle, ce qui au final devrait "profiter" à ses clients, selon Marc Benayoun. 

Bernard Fontana a fixé un objectif ambitieux de 40 TWh de CAPN avec les industriels, conformément au cap fixé par le gouvernement. "Sur l'ensemble de l'industrie, oui, nous y parviendrons", notamment grâce à des "contrats simplifiés", a assuré M. Benayoun.

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