Alexandre Farro, président du Medef Grand Est
«Produire plus est la seule voie pour éviter le décrochage»
Si
les orientations budgétaires, présentées mi-juillet par le Premier
ministre, sont plutôt bien accueillies par la sphère patronale qui
salue la démarche, elles n’apparaissent pas répondre à la
question cruciale du «produire
plus»,
selon Alexandre Farro, le président du Medef Grand Est.

Comment avez-vous accueilli les orientations budgétaires présentées par le Premier ministre, François Bayrou mi-juillet, dans son ensemble les différentes fédérations patronales sont plutôt satisfaites ?
Ce plan donne un petit bout de visibilité et nous saluons la démarche ! Tout cela ne répond pourtant pas à la question cruciale qui est celle de produire plus dans notre pays. Aujourd’hui la croissance est quasiment à l’arrêt, les investissements sont dans la même veine. Si il n’y a pas de production, il n’y a pas de création de richesse donc pas d’emploi. Produire plus est aujourd’hui la seule voie qui nous permettra d’éviter le décrochage.
La suppression envisagée des jours fériés, l’année blanche annoncée ou encore les dispositions envisagées au niveau du gel de certaines prestations sociales, laissent présager une rentrée plus que chaude, inquiétant ?
Les orientations présentées ont été faites d’une façon politique ! Le Premier ministre savait pertinemment que les réactions n’allaient pas tarder pour enclencher des négociations et des ajustements. Au sujet des jours fériés en citant le 8 mai et le lundi de Pâques, il a dit «je pense que». Le travail avec les partenaires sociaux nous le faisons au quotidien et quand vous laissez réellement les organisations patronales et de salariés travailler ensemble vous arriver à des points d’accord. Il faut bien comprendre que l’argent publique ne tombe pas du ciel, il provient de ceux qui travaillent et de ceux qui produisent.
Des points d’accords sont-ils réellement possibles aujourd’hui ?
Il nous faut des points d’accord pour avoir réellement une vision partagée de la France ! C’est une question d’état d’esprit et de postures. Il faut être dans une posture de propositions concrètes pour faire repartir le pays dans un monde qui a considérablement évolué. L’équation a changé et encore une fois, on ne peut pas prôner la production en pénalisant ceux qui produisent.
Les nouvelles règles de financement de l’apprentissage, jugées pénalisantes pour les entreprises (abaissement du plafond de 79% à 50% du Smic depuis le 1er mars et la rémunération au-delà de ce seuil désormais soumise à la CSG/CRDS) sont présentées comme un frein au développement de la croissance, vous venez de tirer la sonnette d’alarme sur le sujet. Quelles seraient les conséquences ?
Ces
nouvelles règles mettent en péril l’apprentissage. Elles freinent
l’élan de l’alternance qui permettait à un nombre croissant
d’entreprise et de secteurs de répondre aux besoins d’une
main-d’œuvre qualifiée. Depuis le 1er juillet, recruter un
apprenti de Bac+3 à Bac+5 coûte 750 euros de plus aux entreprises,
déjà premiers financeurs de l’apprentissage. Toute cette
politique de court terme engagée par le gouvernement va à
l’encontre des efforts entrepris depuis 2018. L’apprentissage a
prouvé son efficacité, il crée de l’emploi, facilite l’insertion
des jeunes et soutient la croissance économique. Un euro investi
dans l’apprentissage rapporte 1,09 euro aux finances publiques. Il
est impératif de corriger rapidement le tir.
REF
2025 : cap sur Roland Garros fin août
Jeu,
set et match ! La 7e édition de la Rencontre des entrepreneurs
de France (REF), organisée par le Medef, met le cap sur le stade
Roland Garros à la porte d’Auteuil à Paris les 27 et 28 août.
«Jeu décisif, l’heure des choix», c’est le fil rouge annoncé
de la grand-messe patronale de rentrée. Conférences, keynotes,
ateliers et débats rythmeront ces deux jours. Plus d’infos sur
le : https://laref.org/