Rassemblements en France pour demander plus de moyens pour la Protection de l'enfance

Placements d'enfants en danger reportés, jeunes majeurs livrés à eux-mêmes: plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées jeudi en France, pour demander plus de moyens...

Des manifestantes lors du rassemblement parisien pour demander davantage de moyens pour la Protection de l'enfance, le 15 mai 2025 © Anne-Christine POUJOULAT
Des manifestantes lors du rassemblement parisien pour demander davantage de moyens pour la Protection de l'enfance, le 15 mai 2025 © Anne-Christine POUJOULAT

Placements d'enfants en danger reportés, jeunes majeurs livrés à eux-mêmes: plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées jeudi en France, pour demander plus de moyens pour la Protection de l'enfance.

"18 ans et pas d’ailes pour voler, c’est la chute assurée", "sortir un enfant du danger, c’est sans délai", "éducateurs au rabais, enfants en danger", "produire des lois c'est bien, les appliquer c'est mieux", pouvait-on lire sur les pancartes à Paris, Toulouse ou Lille.

Le collectif "Les 400.000" (en référence au nombre estimé d'enfants éligibles à la protection des pouvoirs publics en France), avait appelé à des rassemblements dans sept villes.

A Paris et Toulouse, travailleurs sociaux, salariés d'associations, jeunes passés par la Protection de l'enfance ont déposé symboliquement jouets et peluches en tas entre deux immenses ours en peluche. 

"C’est un cri d’alarme pour sauver la Protection de l’enfance", explique à Toulouse Jean-Louis Losson, directeur de l'association Sauvegarde de l’enfance Haute-Occitanie à l'AFP.

"On sent un désengagement de l’Etat alors qu’on attend un engagement", poursuit-il, soulignant que les restrictions budgétaires touchant les départements, qui financent cette politique sociale, "ont aggravé et vont aggraver la situation".

"Les 400.000" réclame la mise en oeuvre des mesures de protection ordonnées par la justice. "On estime à 3.300 le nombre de mesures de placement pas appliquées en 2024", indique Pierre-Alain Sarthou, directeur général de la Cnape, une fédération de 180 associations, à la tête de ce collectif.

Il demande de renforcer le soutien aux familles en difficulté, dans le sillage d'un rapport parlementaire sorti en avril détaillant les carences de la Protection de l'Enfance.

Les problèmes ne sont pas pris assez en amont, conduisant à des interventions plus tardives, à un stade où les maltraitances subies sont plus lourdes, explique à Toulouse Jean-Paul, éducateur près de Béziers  (Hérault).

Le collectif demande aussi de "remédier au déclassement des travailleurs sociaux" dont les conditions de travail se détériorent à mesure que leur nombre diminue.

"On a de plus en plus de mal à recruter et à mettre des professionnels devant les enfants", regrette à Lille Clémence Tristram, directrice d’un service de protection de l’enfance au sein de l’association la Sauvegarde du Nord. 

Enfn le collectif réclame un "accompagnement des jeunes majeurs sortant de l'Aide sociale à l'enfance".

"Nous venons d'apprendre que tous les contrats jeunes majeurs s'arrêteront à 19 ans dans notre département", regrette Valérie Noirault, présente au rassemblement parisien avec quelques centaines de personnes, qui accompagne des jeunes étrangers isolés (MNA, mineurs non accompagnés) en Eure-et-Loir.

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